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COP21 : six pétroliers réclament un prix pour le carbone
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Energie
Le monde du gaz part en croisade contre le charbon
COP21 : six pétroliers réclament un prix pour le carbone
Six entreprises du secteur pétrolier appellent à donner un véritable prix au carbone. Cela permettrait de rendre rentables les technologies sobres en émissions de CO2, en particulier l’utilisation du gaz à la place du charbon.
C’est une première qui montre que les mentalités autour du changement climatique ont réellement changé ces dernières années. Alors que le Congrès mondial du gaz s’ouvre à Paris ce lundi 1er juin, et à six mois du sommet COP21 sur le climat, six compagnies pétrolières lancent un appel pour donner un prix au carbone. Il s'agit des britanniques BG et BP, de l’italien Eni, de l’anglo-néerlandais Shell, du norvégien Statoil et enfin du français Total.
Leur message, signé par les six PDG, a été adressé à la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Il a été publié dans une tribune parue dans de grands quotidiens européens comme le Financial Times ou encore Le Monde. "Nous aspirons à ce que la conférence sur le climat débouche sur des mécanismes de tarification du carbone s’appliquant dans tous les pays du globe", y expliquent les dirigeants.
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Donner un prix à une ressource rare
Lucides sur le fait qu’une tarification unique mondiale est impossible à court terme, les grands patrons appellent à "relier entre eux à terme" les différents mécanismes de tarification. Patrick Pouyanné, le PDG de Total, justifie cet appel : "le climat est une ressource rare, il faut lui donner un prix, sinon on le gaspille !" Si les six pétroliers ne recommandent pas de prix, Patrick Pouyanné rappelle qu’il doit atteindre 40 euros la tonne de CO2 pour mettre sur un pied d’égalité le charbon et le gaz et 80 euros la tonne au minimum pour rendre économique les technologies de capture et de séquestration du carbone (CCS).
Pour les pétroliers, un prix du carbone "transparent, stable et ambitieux" est une solution nécessaire pour encourager toutes les technologies faiblement émettrices de carbone. "Nous souhaitons souligner le rôle majeur que le gaz naturel peut jouer pour répondre au défi du changement climatique", expliquent les signataires, arguant que le gaz émet deux fois plus de CO2 que le charbon et offre une flexibilité suffisante pour pallier l’intermittence des énergies renouvelables.
Changement de mentalité des pétroliers
"Si nous faisons un plaidoyer pour le gaz, c’est parce que c’est notre business. Mais on n’avancera sur le plan écologique que si cela fait du sens d’un point de vue économique", justifie Patrick Pouyanné. Le patron de la major française remarque aussi que les pétroliers ont beaucoup progressé en matière de changement climatique. Il rappelle qu’il y a quelques années ces derniers se contentaient de rappeler que les énergies fossiles resteront majoritaires dans le mix énergétique dans les décennies à venir – ce qui est vrai à en croire les scénarios de l’Agence Internationale de l’énergie, y compris les plus vertueux.
Désormais, "ces entreprises reconnaissent être responsables de beaucoup d’émissions de CO2 mais, par leur taille, ce sont aussi elles qui ont des capacités d’actions et de bonnes solutions (pour lutter contre le changement climatique, ndlr)", explique le grand patron français. Reste que les six pétroliers signataires sont européens, continent très engagé dans la transition énergétique. Il manque des signatures chinoises et américaines. Patrick Pouyanné laisse cependant sous-entendre qu’un géant d’outre-Atlantique pourrait rejoindre prochainement cette initiative, lancée par le défunt patron de Total, Christophe de Margerie, à Davos en 2014.
Ludovic Dupin
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