[COP 25] "Nous allons dans la bonne direction, mais trop lentement", selon la présidente du Haut conseil pour le climat
Présidente du Haut conseil pour le climat créé il y a un an, la climatologue franco-canadienne Corinne Le Quéré estime que les avancées en France sont encore insuffisantes.
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L'Usine Nouvelle. - La COP25 se déroule depuis le 2 décembre à Madrid. Qu’en attendez-vous ?
Corinne Le Quéré. - C’est le dernier épisode du premier chapitre, on va terminer l’élaboration des règlements de l’Accord de Paris. Après Madrid, on devrait savoir qui fait quoi, comment on rapporte nos émissions, qui compte le carbone chez lui, qui paye. A Paris, presque tous les pays ont signé alors qu’à Kyoto, il n’y en avait qu’une quarantaine. C’est plutôt une COP technique. Par contre, comme on l’a vu cette année avec les jeunes dans la rue, Greta Thunberg, le raz de marée écologiste aux élections européennes, il y a une vraie attente et les gouvernements doivent montrer qu’ils prennent des engagements importants.
Depuis l’Accord de Paris, on a l’impression de ne pas avancer. Est-ce que ces grandes manifestations comme les COP ont encore leur utilité ?
Les COP sont essentielles. Les grandes ambitions sont décidées tous les cinq ans depuis l’Accord de Paris. Cet accord est très structurant, car il encourage les pays à revenir tous les cinq ans pour renforcer leurs engagements. Il enclenche une dynamique. A Madrid, ce sont les préparatifs de la COP26 qui se tiendra à Glasgow en 2020, et chaque pays devra venir avec des engagements renforcés et sur le long terme.
Et la place de la France ?
La France a un rôle énorme à jouer. Il y a la loi énergie-climat qui vient juste de passer et qui a établi la contribution de la France au niveau international. Dans notre rapport du Haut conseil au climat, on a dit que c’était un bon engagement, que la France a un rôle de leader à jouer au niveau international. Avec le Royaume-Uni, c’est le seul pays qui a établi un objectif de neutralité carbone en 2050.
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