Contre toute attente, Titan aurait fait une offre pour la reprise de Goodyear Amiens Nord

Rebondissement improbable dans le dossier Goodyear Amiens nord. Selon Arnaud Montebourg cité par l'AFP, le fabricant américain de pneus Titan aurait de nouveau déposé une offre de reprise partielle pour le site industriel. La proposition concernerait l'activité de pneus agricoles et porterait sur "333 emplois sur le site d'Amiens dont le maintien sera garanti pendant quatre ans" a indiqué le Ministre du redressement productif dans un entretien téléphonique à l'AFP. Titan serait prêt à investir "une centaine de millions de dollars dont 40 millions minimum sur le site" avance Arnaud Montebourg.

Le PDG de Titan avait pourtant retiré son offre de reprise du site il y a un an avec pertes et fracas. Un retrait suivi d'un échange de courriers musclés entre le PDG de l'entreprise américaine Maurice Taylor et Arnaud Montebourg, l'industriel raillant le manque de compétitivité des travailleurs français. Le Ministre l'avait alors recadré de façon véhémente.

Titan dément

Le courant est-il finalement rétabli entre la direction de Titan et le gouvernement français ? Rien n'est aussi simple quand il s'agit de Maurice Taylor, qui se fait appeler "le Grizzly". Quelques minutes après la publication de l'information par l'AFP, Titan a refusé de confirmer ou de nier à l'agence de presse avoir déposé une offre de reprise du site d'Amiens-nord. Maurice Taylor, joint par téléphone, a réagi dans son style très personnel : "je ne suis au courant de rien en relation avec votre pays de vins formidables et de belles femmes" s'est-il contenté de déclarer. Un type de déclaration qui n'est pas de nature à rassurer le gouvernement, ni les travailleurs de Goodyear Amiens-nord.

De son côté, la direction de Goodyear France, contactée par l'Usine Nouvelle, dit avoir découvert le projet de reprise "par voie de presse". Elle ajoute à l'AFP n'avoir reçu "aucune nouvelle offre". La secrétaire du comité central d'entreprise Cattherine Charrier déclare aussi "ne pas avoir été informée d'une offre de reprise". Alors Arnaud Montebourg a-t-il confondu vitesse et précipitation ? Le PDG de Titan se serait-il joué de lui ? Ou dans ce jeu de poker menteur, Titan envisage-t-il réellement de déposer une offre ? Le mystère devrait se dissiper dans les prochaines heures.

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