Contrat Caracal en Pologne : la supply chain d’Airbus Helicopters mise sur des retombées industrielles
En cas de signature du contrat pour entre Airbus Helicopters et la Pologne pour 50 hélicoptères militaires, les appareils et leurs moteurs seront assemblés en Pologne. Toutefois, la filiale d’Airbus et de ses sous-traitants devront produire la grande majorité des pièces et des sous-ensembles nécessaires à leur assemblage.
"Le contrat avec la Pologne devrait conforter l’emploi dans les principaux sites d'Airbus Helicopters comme Marignane (Bouches-du-Rhône) et de la Courneuve (Seine-Saint-Denis)", espère Ludovic Andrevon, coordinateur CFE-CGC du groupe Airbus.
Tant que le contrat n’est pas signé définitivement, difficile d’être plus précis. Le ministère de la Défense polonais s’est pour l’instant seulement engagé à tester le H225M en vue d’une possible commande d’une cinquantaine d’appareils. L’industriel promet des compensations industrielles pour remporter le contrat. "Nous sommes persuadés que notre offre va profondément renforcer les capacités de défense de la Pologne en fournissant la meilleure valeur d’un point de vue opérationnel, industriel et technologique", indique le groupe d’aéronautique et de défense dans un communiqué. S’ils étaient sélectionnés, Airbus Helicopters et son motoriste Turbomeca ont pris l’engagement de construire chacun une ligne d’assemblage en Pologne.
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"Une pré-sélection qui tombe à point nommé"
Toutefois, même du côté de syndicats, on ne fait pas la fine bouche. "Mieux vaut faire 50% de quelque chose que 100% de rien du tout. Vu l’état préoccupant de notre carnet de commandes, cette pré-sélection tombe à point nommé", explique, pragmatique, Ludovic Andrevon. D’autant plus que l’assemblage d’un appareil ne représente qu’une petite partie de la valeur ajoutée industrielle, entre 5 et 10% selon les sources.
Airbus Helicopters devrait produire toutes les pièces et sous-ensembles critiques des hélicoptères : les boîtes de transmission sortiraient de l’usine de Marignane et les pales de celle de la Courneuve (Seine-Saint-Denis). Le contrat bénéficierait aussi aux sous-traitants, l’hélicoptériste achetant environ 70% du contenu industriel de l’appareil. En premier lieu, au groupe Safran. Les usines de Bordes (Pyrénées-Atlantiques) et de Tarnos (Landes) de sa filiale Turbomeca, produirait des pièces primaires des turbines. Il faudra aussi produire des trains d’atterrissage, des centrales inertielles, des régulateurs de moteurs… des éléments qui seront produits à Bidos (Pyrénées-Atlantiques), Montluçon (Allier), et Mantes-Buchelay (Yvelines).
Si elle se félicite de cette pré-sélection, la CFE-CGC souligne qu’elle sera vigilante sur les activités qui seront transférées en Pologne. "On veillera à ce que les opérations à forte valeur ajoutée ne soient pas sous-traitées. Il faut que les gains de compétitivité liés à ces sous-traitances dans des zones dites 'à coûts maitrisés', remontent à la maison-mère et soient réinvestis dans la R&D et les nouveaux programmes", estime Ludovic Andrevon.
Hassan Meddah
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