Composites : vers des antennes nouvelle génération
Le groupe industriel spécialisé dans l’industrie navale de défense, Naval Group, mène, avec plusieurs partenaires français, le projet de recherche collaborative Starcom. Objectif : développer des technologies de rupture pour l’intégration compacte de fonctions antennaires dans des structures composites de navires, véhicules roulants routiers ou terrestres, agroéquipements…
La demande en termes de communication dans les domaines de la défense, des transports, de l’énergie, des services, et ceci au plus près du monde des objets connectés, est en croissance constante. Celle-ci nécessite le déploiement de dispositifs antennaires et un choix judicieux pour leur implantation dans des espaces limités, mais pose des problèmes d’encombrement, de gêne physique et de perturbation électromagnétique entre les différentes antennes. C’est là l’enjeu du projet de recherche collaborative Membres du consortim et financeurs
Pour répondre aux différents besoins, trois des cinq partenaires de ce consortium avaient participé en amont au projet Samcom (Systèmes antennaires en matériaux composites) achevé en 2015, permettant alors le développement d’une gamme d’antennes de communication en matériaux composites, notamment large bande, ainsi que des technologies d’implantation et de cohabitation d’antennes en parois composites. Starcom suit la même dynamique, avec pour objectif la miniaturisation des antennes et dispositifs d’intégration, un élément clé, spécialement pour certaines applications militaires. Autre élément central : l’élargissement des bandes de fréquence concernées, via des technologies de rupture dans les concepts de matériaux et procédés de fabrication. Les travaux seront principalement menés pour des communications en bande VUHF et les communications de cinquième génération (5G), ainsi qu’en bande Ka (communications satellitaires à haut débit).
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Les applications visées concernent en priorité le naval militaire, l’aéronautique civile (drone…) et, de façon générale, les objets connectés, qu’il s’agisse de véhicules, d’infrastructures ou bien d’équipements. Avec pour idées conductrices la réduction du nombre d’antennes, l’allégement par les matériaux composites et l’intégration des dispositifs antennaires directement dans les structures porteuses, Starcom compte bien lever les principaux verrous scientifiques et technologiques et faire valoir ses perspectives innovantes. Les avancées technologiques du projet permettront a fortiori d’accroître les performances techniques des produits, les rendre également plus compétitives et en faire des éléments de différenciation susceptibles d’ouvrir de nouveaux marchés.
Contribution d’Alexandra Lenoir et Baptiste Le Bourhis dIPC.
3 questions à... Patrick Parneix, responsable secteur d’activité Matériaux composites et organiques chez Naval Group, chef de projet Starcom
« Améliorer les performances et la compacité des antennes »
Quelle est l’origine du projet Starcom ?
On trouve de plus en plus d’antennes sur les plateformes navales qu’il faut réussir à intégrer dans un espace réduit avec des problématiques de masquages physiques et de compatibilité électromagnétique. C’est pour cela que nous avons participé au projet Samcom (Systèmes antennaires en matériaux composites) qui s’est achevé en 2015. Celui-ci a permis des avancées significatives (brevets et thèses), débouché sur des solutions industrialisables à court terme et obtenu quatre prix internationaux. Mais la taille des antennes et des systèmes de découplage s’avérait encore trop importante, en particulier dans le domaine naval.
Qu’attendez-vous de ce nouveau projet ?
L’objectif est d’améliorer les performances et la compacité de ces dispositifs, de pouvoir faire cohabiter davantage de capteurs sur nos plateformes grâce aux matériaux composites qui permettent d’intégrer des systèmes fonctionnels dans les parois. Il est possible de « mettre de l’intelligence » dans la paroi quand on la fabrique. L’ambition est également d’élargir le spectre de fréquences dans le domaine naval, mais aussi dans les secteurs d’autres partenaires du projet, comme l’alimentaire ou les transports.
Naval Group est-il impliqué dans d’autres projets collaboratifs de ce type ?
Oui, l’entreprise investit beaucoup dans la recherche. Et les composites connaissent des champs d’utilisation multiples. Les projets collaboratifs constituent, en outre, une façon efficace de faire de la recherche tout en mutualisant les coûts. C’est une méthode à privilégier.
Propos recueillis par Fabian Tubiana