Comment Valeo aide Air Liquide à produire 10 000 respirateurs pour la mi-mai
La constitution d’un consortium piloté par Air Liquide et constitué de PSA, Schneider Electric et Valeo, a été annoncée en grande pompe ce mardi 31 mars, d’abord par le président Emmanuel Macron, puis par PSA devant une centaine de journalistes. Pourtant, on en sait encore très peu sur le rôle des deux autres membres du groupement, Schneider Electric et Valeo. Un porte-parole de l’équipementier automobile détaille pour Industrie & Technologies ce que la cinquantaine de ses ingénieurs, opérateurs et acheteurs engagés ont à apporter aux équipes d’Air Liquide.
Emmanuel Macron l’a annoncé mardi 31 mars : l’Etat a demandé à trois industriels français, PSA, Schneider Electric et Valeo, d’aider l’unique fabricant français de respirateurs artificiels, Air Liquide, à augmenter sa production habituelle de 200 appareils par an afin d’en livrer 10 000 d’ici mi-mai. L’allocution du président de la République a été suivie par une conférence de presse organisée par
PSA, qui a détaillé son rôle dans le consortium
.
En revanche, peu d’informations ont filtré sur le rôle de l’équipementier automobile Valeo. « Nous avons une compétence dans les systèmes thermiques (climatisation, boucle d'air dans les véhicules...), qui se rapprochent quelque peu de l'expertise dont il y a besoin pour la fabrication de respirateurs, commence un porte-parole du groupe. C’est pourquoi nous mettons une cinquantaine de personnes volontaires à disposition d’Air Liquide pour aider le fabricant à atteindre l’objectif fixé par le gouvernement. »
Supply chain, R&D et ligne à cadencement rapide
Cette main d’œuvre supplémentaire intervient dans trois domaines. Au niveau de la supply chain (chaîne d’approvisionnement), d’abord, afin d’aider Air Liquide à trouver l'ensemble des composants et des fournisseurs nécessaires. « Un produit comme le respirateur Air Liquide Medical Systems demande environ 150 pièces venues d'une centaine de fournisseurs, que nous devons trouver dans des délais réduits, détaille le porte-parole. Nous avons l'habitude, chez Valeo, de gérer une chaîne d'approvisionnement très complexe avec des milliards de composants qui arrivent dans nos usines chaque jour, c'est pourquoi nous avons mis en place une équipe d'acheteurs avec des compétences en matière de plastique et d'électronique. »
Si jamais le consortium venait tout de même à manquer d’un composant, Valeo a engagé des ingénieurs R&D en électronique, plastique et impression 3D « capables de trouver une solution et de redessiner une pièce si nécessaire ».
Enfin, Valeo prête main-forte à la fois à la conception et à l’opération d’une ligne de fabrication à cadencement rapide sur le site d’Air Liquide, à Antony dans les Hauts-de-Seine– « le rythme y est multiplié par 30 par rapport à une ligne classique ».
Les acheteurs de chez Valeo sont déjà sur le pont pour trouver les pièces nécessaires et les techniciens, ingénieurs et opérateurs ont d’ores et déjà rejoint les équipes d’Air Liquide à Antony. La production doit commencer dès la semaine prochaine.
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