Comment Papier Machine fait de l’électronique imprimée un jeu éducatif

L’électronique est souvent vue comme quelque chose de complexe et ardu. La start-up Panoplie veut la mettre à la portée du grand public en en faisant des jeux ludo-éducatifs. Créée à Paris en avril 2018 par deux designers, elle conçoit des jouets en papier combinant arts graphiques et électronique imprimée. "L’idée est d’amener le grand public à décrypter, de façon ludique, les technologies nichées dans les produits du quotidien comme le smartphone", explique Marion Pinaffo, cofondatrice et directrice artistiques de la start-up.

Encre électronique déposée sur du papier

Le concept est décliné sous la marque Papier Machine. En jouant, on peut comprendre comment fonctionne un inverseur de courant, un capteur de vent, une résistance, un gyroscope ou un interrupteur à bascule. "Le capteur est la fonction électronique la plus couramment mise en œuvre dans nos jouets", affirme Raphaël Pluvinage, l’autre cofondateur et directeur général. Les jouets électroniques se présentent en papiers prédécoupés, réalisés en électronique imprimée par sérigraphie.

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Les fonctions électroniques sont créées par déposition en sérigraphie d’encres sur du papier. L’encre conductrice polymère est formulée par le chimiste VFP Ink Technologies avec des particules d’argent pour ne pas s’oxyder. "Il a fallu trouver une formulation spécifique compatible avec le vernis diélectrique et l’encre en carbone utilisée pour la résistance électrique, précise Raphaël Pluvinage. Il a fallu aussi trouver le moyen de rendre l’impression classique et la sérigraphie compatibles. Faire de la sérigraphie sur du papier n’est pas si simple."

Vente au Japon chez Muji

Pour la confection de son cahier, Panoplie travaille avec un imprimeur et un sérigraphe de l’Ouest de la France. Raphaël Pluvinage reste discret sur ces deux partenaires. Le concept a été décliné en 13 jouets, dont dix ont été exposés au Musée d’Arts Décoratifs de Paris en mai 2017. Un cahier d’illustration avec six jouets a été édité en décembre 2018. Il sert de démonstrateur, sorte de n°0. Sa réalisation a été financée par la levée en février 2018 d’un peu plus de 120 000 euros sur le site de financement participatif Kickstarter. Il est vendu en ligne à 49 euros. "Il va être en vente au Japon dans une sélection de boutiques Muji ", se flatte Marion Pinaffo. Il a été écoulé à 4 000 exemplaires, dont 2 500 auprès de participants au financement sur Kickstarter.

Les deux designers pensent lancer un n°1 pour Noël 2019. Avec l’expérience acquise dans l’élaboration du n°0, ils espèrent en baisser le prix à 35 euros, voire 29 euros, de façon à en écouler 20 000 à 50 000 exemplaires auprès des amateurs de l’électronique imprimée, des illustrateurs, des éducateurs, des graphistes, etc. A ce stade, ils ne savent pas comment le financer. Le modèle économique reste à déterminer.

Vidéo de démonstration du cahier N°0

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