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Comment les Galeries Lafayette gèrent la déconstruction et le désamiantage d'un grand magasin
Au centre commercial Belle Epine, les Galeries Lafayette entendent recycler 80% des déchets produits par la déconstruction de leur ancien magasin. En raison de leur dangerosité, les déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) et l’amiante sont deux contraintes sensibles du chantier.
Aux Galeries Lafayette du centre commercial Belle Epine, à Thiais (Val-de-Marne), les ouvriers ont remplacé les clients. L’enseigne dispose de trois mois – du 31 décembre 2015 au 31 mars 2016 – pour rendre au propriétaire un local de 16 600 mètres carrés entièrement vidé de ses équipements. Elle occupait l’emplacement, réparti sur trois niveaux, depuis 1972.
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A cette occasion, une politique de tri des déchets sur site et de valorisation est menée. "Notre métier change et se professionnalise. Nous n’arrivons plus simplement pour démolir de manière brute un site, mais nous optons pour le recyclage. Nous trions au maximum les déchets", indique Jean-Nicolas Melchiorre, directeur général de l’entreprise de démolition du même nom, en charge du chantier. In fine, 80% du volume de déchets devrait être retraité, un chiffre bien supérieur à l’objectif de 70% de valorisation fixé par la loi de transition énergétique à l’horizon 2020.
3500 mètres cubes de déchets à traiter
L’enseigne a, au fil des années, réalisé de multiples aménagements qu’il convient aujourd’hui de démanteler – jusqu’à une réserve cachée derrière une paroi, découverte en cours de chantier ! Elle estime à 3531 mètres cubes le volume de déchets à traiter, soit 2237 tonnes à évacuer.
Sans surprise, les déchets industriels banals représentent la majeure partie des volumes, avec 150 tonnes de mobilier (34% du volume total de déchets), 590 tonnes de bois (33%), 345 tonnes de métaux (4%) et 44 tonnes de plâtre et plaques de plâtre (2%). Les déchets inertes (600 tonnes), tels que le béton, pèsent pour 14% du volume total, et les déchets spécifiques 3,2% (40 tonnes de déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) et 2 tonnes de lampes). 2,2 millions d’euros sont alloués aux travaux.
Les lampes et les équipements électriques et électroniques font l’objet d’un traitement dédié. Les Galeries Lafayette ont confié la responsabilité de ces déchets à l’éco-organisme Recylum, qui met à disposition des conteneurs dédiés au tri et s’appuie sur des sous-traitants. Les ampoules et tubes doivent notamment être séparés des équipements d’éclairage sans être brisés.
"Le démontage commence par les équipements électriques et les câbles, puis se poursuit par les faux-plafonds et leurs rails de soutènement. Les équipements sont déposés dans des bacs, mais nous devons veiller à ce qu’ils ne soient pas, par la suite, remélangés", explique Vanessa Montagne, directrice des partenariats chez Recylum.
Intégrer la valorisation des déchets en amont du chantier
Les déchets inertes seront concassés pour être réutilisés en sous-couches de verre. Le plâtre, lui, sera récupéré pour partie par Placoplâtre, et pour partie enfoui. Le bois sera recyclé sous l’égide de l’éco-organisme Valdelia, et les métaux en acierie. Certains équipements (caméras récentes, mezzanines de stockage) seront réemployés sur d’autres sites du groupe, tandis qu’une association dédiée – La Recyclerie – en récupérera d’autres.
"Même si nous travaillons vraiment sur le tri depuis une quinzaine d’années, il y a encore deux ou trois ans, nous aurions tout mis à la décharge !", souligne Jean-Nicolas Melchiorre devant les nombreuses bennes réparties sur un espace de l’immense parking du centre commercial. Le magasin disposait d’un quai de livraison. Cette facilité logistique constitue un atout pour les entreprises mobilisées sur le chantier.
L’amiante, facteur principal de coûts
Les travaux de déconstruction ne sont toutefois pas une sinécure. 73% du budget du chantier est ainsi consacré au désamiantage des lieux. Les 464 tonnes d'amiante, qui représentent 10% du volume total des déchets, font l’objet d’un retrait spécifique, au sein de zones isolées derrière de larges bâches. L'amiante se cache notamment au sein des colles des parquets, dont le bois est recyclé à l’issue d’une phase de décollage. Les portes amiantées sont, pour leur part, poncées. Les déchets d’amiante seront par la suite inertés lors de leur transfert chez Inertam, une entreprise basée en Gironde qui les traite par un procédé de vitrification. A la suite de cette opération, la fibre d’amiante est détruite et les matériaux peuvent être réemployés sous forme de granulats de verre.
L’enseigne compte s’appuyer sur cette expérience pour de futures opérations. "Cette politique de retraitement des déchets est, pour nous, une découverte. Nous avons par ailleurs l’habitude de travailler au sein de magasins occupés, au sein de zones dédiées. Le chantier de Belle Epine fait école", précise Edgard Henneguier, attaché technique régional des Galeries Lafayette.
Pour ses prochaines ouvertures, le groupe compte davantage intégrer la dimension de réversibilité à ses aménagements, en recherchant des mobiliers plus facilement recyclables ainsi qu’en recourant à des parquets non plus collés, mais clipsés. Dans le commerce, il n’y a pas que la mode qui se réinvente en permanence...
Franck Stassi
Comment les Galeries Lafayette gèrent la déconstruction et le désamiantage d'un grand magasin
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