Comment les anciennes activités d'Intel boostent Renault dans le véhicule autonome
Renault fait monter en puissance ses filiales issues de la reprise des activités d’Intel à Toulouse et Sophia-Antipolis. Une opportunité qui lui permet d’asseoir son rôle sur le véhicule autonome dans le cadre de son alliance avec Nissan et Mitsubishi.
Une affaire rondement menée. Tout juste un an après avoir entamé les négociations pour reprendre les activités et les 421 salariés du groupe américain Intel sur les sites de Toulouse (Haute-Garonne) et Sophia-Antipolis (Alpes-Maritimes), Renault a inauguré lundi 4 septembre l’un de ses deux nouveaux centres de recherche sur les véhicules autonomes et connectés dans la ville rose.
Baptisées "Software Labs", ces filiales à 100% du groupe Renault doivent permettre d’internaliser des activités relatives aux solutions logicielles. Un sujet sur lequel veulent faire main basse les équipementiers, mais aussi les spécialistes de l’informatique et autres géants du numérique souhaitant pénétrer dans le secteur de l’automobile, à l’image des Gafa.
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C’est que le logiciel et l’électronique devraient totaliser une part croissante de la valeur dans le véhicule de demain, martèle Alexandre Corjon, chef de la direction ingénierie des systèmes du groupe Renault et directeur de la nouvelle filiale de Renault: "Selon les véhicules, la valeur détenue par le logiciel varie entre 15 et jusqu’à près de 30%, comme c’est le cas par exemple dans le Talisman, estime-t-il. D’ici 2020, cette part devrait toutefois grimper à 50% de la valeur totale d’une voiture".
Renault en force sur le véhicule autonome
En reprenant les activités que la société Intel avait fermées en 2016 à Toulouse et Sophia-Antipolis, Renault fait d’une pierre deux coups. Le constructeur français se dote d’une équipe de spécialistes, et met par la même occasion un sacré coup d’accélérateur à sa stratégie. "Les équipes de Sophia-Antipolis devraient travailler plus sur le véhicule autonome, tandis que celles de Toulouse s’attelleront au véhicule connecté", souligne Alexandre Corjon.
Parmi les sujets de recherche, les "Software Labs" du groupe au Losange réfléchiront par exemple à la mise à jour logicielle en temps réel, afin d’améliorer les performances de ses véhicules sur la durée. Une méthode évidente dans le domaine de la téléphonie, mais que le constructeur californien Tesla fait partie des premiers à avoir appliqué à ses véhicules électriques. Au total, Alexandre Corjon voit dans ce transfert d’activités un gain pour Renault de l’ordre de trois à cinq ans par rapport au plan d’embauches que le constructeur avait entamé.
Sans compter que Renault consolide au passage sa position de force dans l’Alliance avec Nissan et Mitsubishi sur le plan des véhicules autonomes, comme l’admet dans un sourire le directeur des "Software Labs". Si le coût financier de la reprise des activités d’Intel sera supporté à 100% par Renault, les avancées technologiques devraient en effet profiter à Renault, mais aussi à son allié Nissan. Et peut-être au nouveau constructeur de l’Alliance, le Japonais Mitsubishi. De quoi renforcer la place du Français face à ses partenaires.
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