Compétitivité, le mot de l'année 2012
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Sommaire
Éco - social
Moscovici signe les premiers crédits impôt compétitivité avec des PME
Éco - social
François Hollande baptise la BPI et annonce des assises de l’entreprenariat
Éco - social
Comment le Sénat veut contrôler les 20 milliards dédiés à la compétitivité
Éco - social
"Le crédit impôt compétitivité, on espère que ce ne sera pas un leurre"
Éco - social
Le crédit d’impôt compétitivité adopté sans contreparties
Éco - social
Coût du travail : La leçon de compétitivité de Louis Gallois
Editorial
Compétitivité : le choc (de conscience) a bien eu lieu
Éco - social
Le crédit impôt compétitivité, comment ça marche?
Éco - social
Compétitivité : Laurence Parisot appelle au big bang économique
Auto
Arnaud Montebourg vante la compétitivité française à travers Toyota
Éco - social
Grande conférence sociale : jusqu'ici tout va bien
Elections 2012
Hollande-Sarkozy, le duel économique des deux candidats du second tour
Éco - social
La TVA sociale, un premier pas
Éco - social
Rapport Gallois : différents camps au sein du gouvernement pour booster la compétitivité
Éco - social
Le Sénat soumet un amendement pour alléger le crédit impôt compétitivité
Si le gouvernement a réussi à faire passer à l’Assemblée nationale le Crédit impôt compétitivité emploi (CICE) dans une forme simple de nature à rassurer les industriels. Les sénateurs ne l’entendent pas de cette oreille. Ils le démontrent avec l’amendement adopté mercredi 12 décembre par leur commission des finances. Le sujet sera débattu à partir du 14 décembre au palais du Luxembourg dans le cadre du vote de la loi de finances rectificatives 2012. Le plan et ses conséquences pour les industriels.
Anne-Sophie Bellaiche
\ 17:22
Anne-Sophie Bellaiche
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L’objectif
Les sénateurs ont imaginé un système qui - sans remettre en cause le montant total potentiellement alloué aux entreprises (il est toujours question de 20 milliards) - l’oriente fortement. Leur objectif est de pousser les embauches et les investissements en R&D pour éviter de "donner un chèque en blanc" aux entreprises.
Le principe
source
Les sénateurs proposent une modification du CICE associé à une modification du CIR (Crédit impôt recherche). Le CICE ne serait plus une réduction à taux fixe de 6 % de tous les salaires de 1 à 2,5 SMIC, mais une réduction de 70 centimes par heure travaillée jusqu’à 2,5 SMIC. La méthode allège nettement les bas salaires et beaucoup moins ceux qui tutoient les 3 500 € mensuel. Le coût d’un salarié au SMIC serait réduit de 7,5 % mais celui d’un salarié à 2,5 SMIC de 3 % seulement.
Les bas salaires étant plus sensibles aux coûts, ce dispositif serait de nature à pousser la création d’emplois. Mais plutôt des emplois peu qualifiés.
Bien évidemment, les sénateurs ont conscience que cette méthode n’avantage pas les industriels qui ont des salariés plus qualifiés et mieux payés que les autres secteurs. Ils ont même évalué le manque à gagner pour le secteur : 3,2 milliards au lieu des 4,4 milliards calculés par le gouvernement.
Il propose donc pour compenser d’augmenter le taux de remboursement du crédit impôt recherche, qui est une dépense assise sur des investissements contrôlables. Les taux du CIR actuel de 30 % et 5 % seraient portés à respectivement 40 % et 20 %. Et le nouveau CIR innovation dédié aux PME passerait de 20 % à 40 %. Selon les calculs du Sénat, l’industrie bénéficierait ainsi de 2,3 milliards au titre de ce CIR modifié. Gain total au final pour l’industrie : 5,3 milliards.
Les conséquences pour les industriels
Sur le papier l’addition est positive, le dispositif des sénateurs octroierait aux industriels 5,3 milliards contre 4,4 milliards avec le CICE voté en première lecture à l’Assemblée. Mais il réduit la marge de manœuvre des industriels. Et rien ne dit qu’au final, ils pourraient réintégrer cette somme dans leurs comptes. Pourquoi ?
D’abord parce que ces derniers n’ont pas forcément besoin d’embaucher des ouvriers aux SMIC mais plutôt des techniciens qualifiés et de jeunes ingénieurs. Leur coût qui devait baisser de 6 % ne le serait plus que de 3 % dans la fourchette haute. Voilà l’impact sur le volet emploi. Quant au CIR, il n’est pas la solution universelle à la compétitivité et à la croissance des entreprises. Un remboursement de CIR plus élevé peut être très favorable à une entreprise en phase de recherche mais ne rien apporter à celle qui n’a pas besoin d'un prototype de plus mais d’engager un commercial export pour mettre son produit sur son marché. Une usine peut aussi avoir déjà ses produits innovants mais jouer sa compétitivité sur l’investissement dans une machine de production plus performante ou un nouveau système d’information.
Bref en voulant, orienter l'argent du pacte de compétitivité, ce qui est louable de la part de représentants comptable des deniers publics, les sénateurs veulent contrôler des industriels pourtant les mieux à même de décider des meilleurs investissements pour leur compétitivité.
Au final, il n’est pas sûr que ce projet soit adopté ni au sénat, ni en commission paritaire s’il y parvenait mais il montre la tentation permanente des décideurs publics de vouloir faire le boulot des chefs d’entreprise à leur place.
Anne-Sophie Bellaiche
Signaux faibles, grandes tendances, politiques publiques, vie des industriels et nouveaux équilibres internationaux Anne-Sophie anime les sujets économiques et sociaux à la rédaction depuis 2010. Elle était auparavant en charge du social à l’Usine Nouvelle qu’elle a rejoint en 2008 après une expérience à Challenges et diverses collaborations (Le Figaro, Management, Liaisons sociales…) Diplômée de l’EDHEC et titulaire d’une maîtrise de lettres modernes elle est journaliste depuis 2003 après une première vie professionnelle dans un autre secteur.
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