Comment le consortium « le Kollectiv » veut mettre l’exploitation des données au cœur du NewSpace
Autour de la start-up Prométhée, qui travaille sur une plateforme de traitement des données d’observation de la Terre, 7 sociétés se sont regroupées pour former le consortium « le Kollectiv ». Officialisé le 8 juillet, il vise à utiliser les outils numériques pour faciliter l'acquisition et l’exploitation des données issue du spatial.
Démocratiser l’acquisition et le traitement des données issues des satellites d’observation de la Terre. Telle est l’ambition de « Kollectiv », un nouveau consortium d’entreprises qui a été lancé le 8 juillet. Il rassemble 8 sociétés – 6 françaises et 2 allemandes – dont l’activité est majoritairement tournée vers le digital.
Elles travailleront dans les prochains mois à la mise en place d’une plateforme de traitements de données qui combinera plusieurs sources (imagerie spatiale, radars et données de terrain) pour proposer une offre de services « downstream » la plus complète possible et ouverte aux non-spécialistes.
Combiner plusieurs sources de données
« L’accès aux données en provenance de l’espace va être la clé pour résoudre de nombreux défis à la fois environnementaux, économiques et sociétaux. Pour nous, c’est l'enjeu majeur du NewSpace,» explique Olivier Piepsz PDG et co-fondateur de la société Prométhée, qui coordonne le consortium. « Nous sommes persuadés qu’il faut faciliter l’accès à ces données, pour les industriels et les pays émergents. Cela ne doit plus être l’apanage de quelques états ».
La plateforme sur laquelle travaille le consortium s’appuiera sur des informations libres ou acquises auprès de partenaires, mais aussi sur des données en provenance d’une constellation de nano-satellites (moins de 40 kg) que Prométhée compte lancer vers l’orbite basse dans les prochaines années.
Une constellation pour l'observation de la Terre
« Notre objectif est de pouvoir lancer quatre satellites en 2023 », précise Sei Cabrol, CTO de Prométhée « Deux avec des capacités d’observation dans le visible, avec une résolution de l’ordre du mètre et deux autres dotés de systèmes hyperspectraux, pour répondre à un vaste champ d’applications ».
La société vise, à terme, de mettre en orbite une centaine de nanosatellites qui devraient pouvoir communiquer entre eux et vers le sol au moyen de liaisons optiques. « L’augmentation de la bande passante de ces dernières années réduit le besoin de stockage de données dans les satellites. Cela permet de réduire la taille des satellite tout en conservant d’excellentes performances», met en avant Olivier Piepsz. « Cela va réduire considérablement le coût d’acquisition des données en provenance de l’espace ».
IA, blockchain, et cloud, vers un « espace 4.0 » ?
Chaque partenaire du consortium apportera une brique technologique à la plateforme. L’ensemble « renforcera la chaîne de valeur digitale du spatial », selon Sei Cabrol. L'objectif est de pouvoir avancer vite, afin de rattraper le retard pris par l'Europe dans la course au NewSpace.
- La société IDPlizz, spécialiste français de la blockchain, garantira la validité des informations tout en conservant l’anonymat du demandeur.
- LTU Tech, entreprise basée à la Défense, en région parisienne, fournira des algorithmes de reconnaissance visuelle.
- L’Allemand Mundialis, apportera quant à lui ses compétences dans le domaine de l’analyse de données dans le Cloud
- Magellium, basé à Toulouse, proposera également une brique d’intelligence artificielle pour l’analyse d’images.
- La société VisioTerra, spécialisée dans la cartographie, intégrera son expertise scientifique dans l’observation de la Terre.
- L’autre société Allemande Orora Technologies, construit des capteurs et des logiciels de télédétection dans l'infrarouge, notamment pour la détection de feux de forêts.
- Enfin, l’entreprise Geo4i, est également spécialisée en analyse d’images et en géomatique.
Le consortium, qui commence tout juste ses travaux, pourrait être amené à grossir dans les prochains mois, avec l’arrivée de nouvelles compétences.
Prométhée, de son côté, après avoir obtenu un premier financement fin 2020 de 2,2 millions d’euros, a entamé une seconde levée de fonds. Son objectif est de pouvoir atteindre 10 millions d’euros pour financer l’envoi de ses premiers satellites.
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