Comment l’intégration d’Opel a sauvé les résultats de PSA
Le 15 janvier, PSA a publié ses chiffres de ventes pour l'ensemble du monde. Le constructeur automobile français a révélé un nouveau record de ventes avec 3,87 millions de voitures écoulées en 2018. Un succès largement porté par sa performance en Europe et l'intégration de la marque Opel.
Mardi 15 janvier, le groupe français PSA a révélé les résultats de ses ventes automobiles pour l’année 2018. Malgré un nouveau record de 3 878 000 véhicules vendus, le constructeur manque son objectif d’atteindre le seuil de 4 millions. En Europe, l’entreprise affiche néanmoins une belle performance, portée notamment par l’intégration des marques Opel et Vauxhall.
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PSA peut également se rassurer avec une cinquième année consécutive de croissance. Au niveau mondial, ses ventes progressent de 6,8%. Sur le marché européen, les ventes bondissent de 30,6% (3,1 millions de véhicules). Le déséquilibre entre l’Europe et le reste du monde s’agrandit dans les chiffres du constructeur : le Vieux Continent représente 80% de ses ventes en 2018, contre 65% en 2017.
Trop bonne performance en Europe ?
“C’est une performance assez variée en fonction des régions et soutenue par une croissance très significative de notre performance en Europe”, commente Maxime Picat, directeur de la région Europe chez PSA. “Nos volumes y augmentent de plus de 30%, certes grâce à l’arrivée d’Opel mais aussi grâce à une excellente performance de nos marques puisque Peugeot et Citroën sont tout simplement les deux meilleurs croissances du top 10 du marché européen.”
La part de marché de PSA en Europe progresse de 3,8 points pour atteindre 17,1%. Un renforcement que l’entreprise attribue entre autres à sa bonne gestion du déploiement de la norme WLTP en 2018. Certains de ses concurrents allemands ont en effet eu quelques difficultés à s’adapter rapidement à l’application du nouveau standard.
PSA, perdu sans le Vieux Continent ? “Nous n’imaginons jamais l’Europe en concurrence avec le reste”, rétorque Maxime Picat.
Opel sauve la mise
Après le rachat en 2017 d’Opel-Vauxhall, PSA profite grandement de l’intégration des deux marques dans ses résultats. Elles ont apporté 1 million d’unités au groupe en 2018. Sur la croissance de 30,6% en Europe, les ventes auraient seulement progressé de 4,98% sans l’ancienne filiale européenne de General Motors. Sans elle et sur les marques historiques du groupe (Citroën, DS et Peugeot), les ventes reculent de 12,04%.
Un sauvetage à relativiser puisque le groupe travaille toujours au redressement d’Opel, comme l’explique le directeur de la région Europe : “Dans l’ensemble, il y a eu une érosion de la part de marché d’Opel. Il y a eu quelques cas de croissance, assez similaires à la trajectoire que Peugeot et Citroën avaient au début du plan Back in the race où la priorité au redressement de la performance économique a fait sélectionner les canaux de vente les plus rentables. Opel en est exactement à ce stade. Nous avons vu au deuxième semestre une amélioration de la performance commerciale, donc les choses se déroulent normalement dans le cadre d’une marque qui redresse sa performance économique.”
PSA souligne également le succès de ses SUV avec les modèles 2008, 3008 et 5008 de Peugeot, les Citroën C3 Aircross, C3-XR, C5 Aircross, la DS7 Crossback et les Opel-Vauxhall Crossland X, Mokka X et Grandland X. Une “offensive produits” qui s’est traduite par quelque 70 lancements régionaux sur une période de deux ans. Le constructeur met enfin en valeur un nouveau record de ventes pour les véhicules utilitaires : 564 147 en 2018, soit une hausse de 18,3%.
Grosses difficultés en Chine et d'autres régions
PSA manque notamment la barre des 4 millions de véhicules vendus à cause de l’Iran. Comme bon nombre d’entreprises, le groupe automobile a dû se retirer de la république islamique à la suite des sanctions économiques américaines imposées par Donald Trump.
C’est en Chine que la déception est la plus grande. PSA bataille pour trouver la bonne offre pour ce marché mais ses efforts ne sont pas encore récompensés. Les ventes du groupe s’effondrent ainsi de 34,2% dans l’empire du Milieu où le marché des voitures particulières est lui-même en recul de 2% selon le Français. “Le groupe travaille sur plusieurs plans d’actions avec ses partenaires afin de surmonter les difficultés en cours. Il met notamment en œuvre sa stratégie d’électrification avec la marque Fukang, suivie par des modèles électrifiés PCD à partir de 2019”, communique l’entreprise.
PSA enregistre également des difficultés en Amérique latine avec un “repli sévère du marché argentin (-32% au second semestre) dû au contexte économique” et “des difficultés sur le marché brésilien”.
Interrogé sur les prévisions du groupe pour 2019, Maxime Picat a donné rendez-vous au 26 février, date à laquelle PSA doit publier ses résultats financiers. Le constructeur annonce néanmoins la poursuite de son “offensive produits” avec le lancement de ses premiers véhicules électrifiés et le nouveau SUV DS3 Crossback.
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