Comment l’Allemagne va fermer ses centrales à charbon d’ici à 2038
La commission charbon nommée par le gouvernement allemand s’est mis d’accord sur une feuille de route pour fermer les centrales électriques à charbon du pays d’ici à 2038, selon Reuters.
Presque un exploit. C’est à l’issu d’une réunion marathon de plus de 20 heures, entamée le vendredi 25 janvier, que la commission charbon de 32 experts, industriels, élus, syndicats et ONG constituée par le gouvernement allemand a réussi à arrêter une feuille de route pour fermer les centrales électriques à charbon en Allemagne. Elle fixe 2038 comme date pour la fermeture des dernières unités de production à charbon actives.
Trop tard, diront sûrement les écologistes. Malgré ses efforts, l’Allemagne n’atteindra pas ses objectifs de réduction de CO2 en 2020. Ils ne seront réduits que de 30 % comparés à 1990, contre les 40 % prévus. Et la production électrique à base de charbon représente encore 38 % du mix électrique (en recul), contre 38,2 % les EnR, 13,3 % pour le nucléaire (qui doit cesser en 2022) et 7,4 % pour le gaz.
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80 milliards d'euros sur 20 ans
Mais au moins, la feuille de route est tracée. Elle coûtera 80 milliards sur les vingt ans à venir. Selon un membre de la Commission qui s’est confié à l’agence Reuters, une aide totale de 40 milliards d'euros (45,65 milliards de dollars) sera fournie aux États touchés par l'abandon progressif du charbon jusqu'en 2040. C’est moins que les quelque 60 milliards d'euros qu'ils avaient demandés.
Les énergéticiens, eux aussi toucheront environ 40 milliards d’euros de dédommagements (2 milliards par an environ). Le montant exact sera fixé en 2023. Les fermetures seront progressives. Au cours des quatre prochaines années, les exploitants d'installations, y compris RWE et Uniper, devront fermer environ 12 gigawatts de capacité sur un total de de 45 GW aujourd’hui.
La date butoir de 2038 pourrait néanmoins encore être avancée à 2035. Mais la décision, fonction de l’avancée des fermetures, ne serait prise qu’en 2032.
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