Comment Intermarché s'allie à l'industrie agroalimentaire pour contrer Amazon

C’est une première pour un distributeur, assure Intermarché. La 3e enseigne française lance le mois prochain un programme d’open innovation avec de grands industriels français de l’agroalimentaire. Objectif : aborder ensemble le virage digital face à des géants comme Amazon.

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Comment Intermarché s'allie à l'industrie agroalimentaire pour contrer Amazon

Nom de code : OI2, pour "Open Innovation Intermarché". Dans quelques jours, la troisième enseigne de France, derrière Carrefour et Leclerc, annoncera un grand partenariat avec quelques industriels phares de l’agroalimentaire. Objectif : prendre ensemble le virage numérique pour rendre le chariot de demain plus intelligent, bouleverser la manière de faire à manger chez soi… "Face à Amazon ou Alibaba, il faut avancer vite et groupés", insiste auprès de L’Usine Nouvelle Marc Boulangé, le directeur du digital du groupe Les Mousquetaires, la maison-mère d’Intermarché qui possède également ses propres usines pour produire ses marques. Il a fallu attendre la fin des négociations commerciales pour choisir les partenaires, mais cinq à dix géants français des principales filières (boissons, biscuits…) devraient faire partie du pool.

Miser sur l’intelligence artificielle, la reconnaissance vocale…

Tout est parti de la sollicitation venant des start-up, raconte Marc Boulangé. "Des centaines de start-up nous contactent tous les jours. Mais pour nous, la technologie pour la technologie ne sert à rien : il faut choisir des combats par rapport aux irritants du client." Comprendre, les sources de pénibilités les plus fortes pour le consommateur (exemple, la constitution de sa liste de course), sur l’ensemble de son parcours, du canapé au centre commercial.

A partir de travaux sociologiques, Intermarché dressera avec les industriels partenaires les principales problématiques à adresser. Avant de sélectionner ensemble les meilleures start-up et technologies sur lesquelles s’appuyer pour les résoudre. Ils travailleront notamment avec des incubateurs come Numa, ShakeUpFactory, en pointe sur les sujets liée à la Food Tech. "Grâce à l’intelligence artificielle, la reconnaissance vocale, l’innovation majeure sera autour de la voix, et non plus des interfaces", estime le patron du digital.

Un engagement de long terme, et plusieurs millions d’euros à investir

Objectif, lancer les premiers projets dès le dernier trimestre de l’année. Avec une vision de long terme. Les industriels devront s’engager au minium pour deux ans dans ce partenariat, être prêts à investir plusieurs millions d’euros, suivant un principe : Intermarché mettra sur chaque projet le même montant que le pool d’industriels. Une première dans la relation entre un acteur de la grande distribution et les entreprises, pour Marc Boulangé.

La nouvelle stratégie digitale d’Intermarché

Ce programme fait partie des axes stratégiques annoncés mercredi 22 mars par le président d’Intermarché et Netto, Thierry Cotillard. Pour passer de 14,4 % à 16 % de parts de marché d’ici 2020, le distributeur (aux 22 milliards d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier, en hausse de 1,3 %) mise sur l’expansion de ses points de vente, l’attractivité de ses marques en s’appuyant sur ses usines, mais aussi le digital.

25 millions d’euros seront donc investis sur trois ans par le groupe dans sa digitalisation. Pour réaliser un milliard d’euros dans le e-commerce d’ici trois ans, contre 400 millions d’euros à l’heure actuelle, Thierry Cotillard table sur "le phygital" : "toute notre stratégie digitale part du point de vente". Il entend multiplier le nombre de drives, finaliser cette année la refonte de son site internet, et déployer une centaine de caisses "click and collect" pour récupérer ses courses dans des hôpitaux, au siège d’Orange… Le mois prochain, une grande "marketplace" pour les produits non alimentaires devrait également être lancée par Intermarché, avec 50 000 références pour commencer. Son atout face à Amazon ? "Le client pourra retirer ses courses dans nos points de vente et n’aura donc pas à supporter de coût de livraison, précise Thierry Cotillard. Et il génèrera ainsi également du trafic dans nos magasins." Un enjeu sur lequel planche toute la grande distribution.

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