Comment Idemia, née de la fusion d'Oberthur et Morpho, veut révolutionner le marché de la sécurité digitale
Oberthur Technologies et Morpho ont fusionné au sein de la nouvelle société Idemia. Ses premiers produits sortiront dès la fin de l’année, combinant les technologies de paiement sécurisé et de biométrie.
Une carte de paiement avec un lecteur biométrique pour ne plus avoir à saisir un code, une montre connectée qui vous reconnaît grâce à votre profil cardiaque pris directement au poignet, des clés de voitures digitalisées dans votre smartphone, des aéroports qui accélèrent les contrôles d’identité en captant à la volée et sans-contact les empreintes digitales ou les iris des passagers…
Idemia, la nouvelle société née de la fusion l’an dernier entre Oberthur Technologies et Morpho (ex filiale du groupe Safran), mise sur la combinaison des technologies de paiement sécurisé et de biométrie pour s’imposer sur le marché de la sécurité digitale. La société était présentée pour la première fois à ses clients et à ses partenaires le jeudi 28 septembre à l'occcasion d'un grand show qui s'est tenu à la Seine Musicale à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), près de Paris.
la sécurité augmentée
"Idemia est le seul acteur à disposer de cette double expertise. Cela permet d’augmenter la sécurité de nos solutions sans que cela soit contraignant pour l’utilisateur. Nous mettrons sur le marché les premiers produits issus de notre fusion dès la fin de l’année", estime Didier Lamouche, son PDG. Sa société se positionne sur le nouveau segment de ce qu’elle appelle la "sécurité augmentée".
Une manière habile de se différencier des concurrents comme le français Gemalto, l’allemand Giesecke & Devrient ou encore le japonais Nec. Toutefois, la priorité de la direction reste l’intégration des équipes. "Notre priorité actuelle, c’est l’intégration des deux sociétés. Nous devons converger vers une culture unique", explique le dirigeant. Cela passera par l’implantation dans un nouveau siège basé à Paris qui ne sera ni celui de l’ex Oberthur ni celui de l’ex Morpho.
25 milliards d'objets connectés
Pour ses premiers pas, Idemia ne part de zéro et peut capitaliser sur des acquis solides. La société réalise déjà 2,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Ses 14 000 salariés sont présents dans 50 pays dont environ 2000 en France. L’an dernier, elle a vendu plus de 2 milliards d'euros de produits embarquant sa technologie de sécurité que ce soit une carte de paiement, une carte SIM, un téléphone, un document d’identité. De quoi lui donner la légitimité et l’ambition de s’attaquer au marché des objets connectés (caméra de vidéosurveillance, voiture, équipements électroménagers...).
"En 2025, plus de 25 milliards d’appareils connectés représenteront plus de 25 milliards d’occasions pour les hackers professionnels de prendre le contrôle de nos vies", souligne le PDG d’Idemia. Le nouvel ensemble peut également s’appuyer sur une forte base installée de clients : 1800 banques et institutions financières, 500 opérateurs de téléphone mobile, un grand nombre de force de polices… font appel à ces technologies. Aux Etats-Unis, Idemia détient 80% du marché des permis de conduire qui font aussi office de pièce d’identité.
200 millions d'euros par an dans l'innovation
Sa taille critique lui permet d’investir dans l’innovation. "Nous allons investir 200 millions d’euros par an dans la R&D les cinq prochaines années", prévoit Didier Lamouche. A la tête d’un portefeuille de plus de 1400 brevets, la société compte plus de 2000 ingénieurs et chercheurs. De quoi proposer des produits à forte valeur ajoutée. Ainsi sa future carte de paiement avec lecteur d’empreintes digitale peut être vendue 10 fois plus cher qu’une simple carte de paiement. Si la sécurité n’a pas de prix, Idemia s’assure toute de même qu’elle lui assure une profitabilité à deux chiffres.
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