Comment faire renaître l’industrie en France ?
L’industrie redevient un enjeu de société dans notre pays, mais comment la remettre en route après trois décennies de désengagement ? C’est la question à laquelle tentent de répondre les experts de l’Académie des technologies dans un rapport qui est maintenant disponible en librairie.
Après trois décennies de désengagement, l’industrie redevient un enjeu de société reconnu comme essentiel à la santé économique de notre pays et à l’emploi, c’est pourquoi l’Académie des technologies a consacré une réflexion sur les moyens de lutter contre la tendance au déclin de l'industrie française. Quarante experts ont ainsi réfléchi pendant un an aux moyens de favoriser la renaissance industrielle sous des formes adaptées aux nouveaux enjeux écologiques et sociétaux, dans un marché mondialisé.
Leurs conclusions ont donné lieu à un rapport de synthèse intitulé : La renaissance de l'industrie : construire des écosystèmes compétitifs fondés sur la confiance et favorisant l'innovation, publié en juin 2014. L'Académie des technologies publie à présent les contributions thématiques et sectorielles qui ont aidé les groupes de travail à faire leurs synthèses. Ce recueil d’analyses spécifiques sur les conditions aussi bien de la naissance de nouvelles entreprises que du renouveau des industries existantes, s’appuie sur un certain nombre de cas d’une ré-industrialisation en devenir.
Favoriser la collaboration
Cette communication comporte deux parties : la première, à travers cinq synthèses de réflexions générales, se penche sur l’évolution, nécessaire et en marche, des pôles de compétitivité vers des plates-formes de services, des pôles qui, « d’usines à produits », deviennent des « usines à croissance ». Elle insiste sur la nécessité d’améliorer la formation initiale et la formation continue, d’organiser des carrières plus évolutives et donc plus attractives, mais aussi de développer une recherche technologique accessible aux entreprises, d’encourager les investissements patients et risqués, de s’appuyer sur de nouveaux usages pour rattraper nos retards.
Une deuxième partie est composée de huit contributions thématiques transversales, consacrées respectivement aux technologies de l’information et de la communication (TIC) moteurs de l’innovation système, aux industries alimentaires, au secteur de la construction, aux textiles techniques, aux petits réacteurs nucléaires modulaires, au modèle lean, à l’usine du futur et aux conditions de développement des PME.
On voit à l’œuvre, à travers ces exemples, un changement radical pour les acteurs traditionnels - publics et privés - qui doivent travailler sur des modèles collaboratifs. Cette révolution culturelle permettra à terme l’émergence d’un nouveau type d’acteurs qui joueront un rôle d’intégrateurs dans la mise en place des grands systèmes socio-techniques, dans le domaine de la santé, de l’habitat et l’urbanisme ou encore de la mobilité et du transport, ainsi que de la fabrication du futur.
Cette synthèse est accessible sur le web ou sous forme papier
Jean-François Prevéraud