Comment Engie va industrialiser la filière biogaz et la rendre compétitive

A l’occasion de l’inauguration de l’installation de méthanisation de Beauce Gâtinais Biogaz (Loiret), Isabelle Kocher, directrice générale d’Engie, a annoncé vouloir mobiliser 2 milliards d’euros pour le biogaz français d’ici 2030.

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Comment Engie va industrialiser la filière biogaz et la rendre compétitive
Isabelle Kocher à dévoilé son plan pour la filière installation lors de l'inauguration le l'unité de méthanisation de Beauce Gâtinais Biogaz dan sle Loiret.

Quelle que soit la feuille de route énergétique du pays pour 2028, la filière gaz et le secteur agricole sont bien décidés à miser sur la méthanisation. Mais pour atteindre les 10 % de biométhane injectés dans les réseaux en 2030 comme le prévoit la loi, et les 100 % de gaz renouvelables en 2050 dont rêvent les gaziers, la filière française du biométhane doit mettre les bouchées doubles.

Engie en prend sa part. Sa directrice générale, Isabelle Kocher, qui croit à une "révolution du biométhane" et à un "gaz renouvelable made in France", a annoncé le 9 novembre, à l’occasion de l’inauguration de l’installation de méthanisation Beauce Gâtinais Biogaz dans le Loiret, que le groupe comptait "mobiliser 800 millions d’euros dans les cinq prochaines années avec nos partenaires" et jusqu’à "deux milliards d’euros d’ici à 2030" pour produire un volume de 5 TWh/an de biométhane à cet horizon.

Réduire de 30% à 40% les coûts de production

Il ne s’agira donc pas uniquement d’investissements directs de l’entreprise, mais du financement global par différents partenaires dans de nouveaux projets de méthanisation, comme c’est le cas de Beauce Gâtinais Biogaz. Sur les 10 millions d’euros du projet, Engie Biogaz détient 32%, la coopérative agricole AgroPithiviers 34% et le distributeur d’électricité local Sicap 34%. L’installation produira chaque année 23 GWh de biométhane à partir de coproduits agricoles d’origine végétale de la coopérative d’AgroPithiviers, de la malterie Soufflet et de fumiers de cheval provenant principalement de la Garde républicaine à Paris. Elle fournira un quart (6000 tonnes) des 25 000 tonnes par an de l’unité. Outre le biogaz, l’unité fournira 20000 tonnes d’engrais organiques aux agriculteurs de la coopérative. Le gaz injecté dans le réseau de GRDF devrait être racheté environ 90 euros/MWh.

Une plateforme d'achats groupés

L’engagement d’Engie doit aider la filière à atteindre ses objectifs, notamment en matière de baisse de coûts de production. Engie croit qu’il sera possible de les réduire de 30 à 40 % d’ici à 2030 et d’atteindre ainsi la parité avec le gaz naturel. Selon Didier Holleaux, la parité serait atteinte avec des coûts de production de 60 euros/ MWh, et une taxe carbone à 140 euros par tonne de CO2.

Le plan d’Engie en faveur du biogaz contient deux volets. Le premier consiste à porter des projets de construction d’unité de méthanisation. De trois à quatre projets identifiés il y a un an, "Engie a déjà 35 projets aujourd’hui et vise la centaine à l’horizon de 2023", annonce Isabelle Kocher. Le deuxième volet consiste à la création d’un écosystème favorable avec la constitution d’une "plateforme de financement" et "une plateforme d’achats groupés". Pour industrialiser cette filière en France et à l’étranger, Isabelle Kocher explique en effet qu’il faut à la fois de la “standardisation, de la massification et un baisse des coûts". Ce serait possible. Une étude d’Enea Consulting et Astrade estime qu’il déjà est possible de viser de baisse les coûts de production de 20 % dès 2020-2025 et d’atteindre les 65 à 85 euros par mégawattheure de biométhane en 2025-2030.

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