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Comment Alstom Power veut capter le CO2
Le flop de la conférence de Copenhague et le report de la taxe carbone n'encourageront pas la baisse des émissions de gaz à effet de serre. Pour relever le défi climatique, la séquestration du CO2 est-elle la seule option ? Il faudra d'abord le capter à la sortie des centrales thermiques.
Décryptage en 3 questions des priorités d'Alstom Power pour capter le CO2
Quels procédés pour capter le CO2 ?
Alstom Power mise sur le captage par postcombustion (extraction du CO2 des fumées) et par oxycombustion (production, puis condensation, d'une fumée concentrée en CO2). Ces deux voies sont, selon Alstom Power, adaptables aux centrales thermiques existantes. Contrairement à la précombustion (captage du CO2 avant combustion, lors de la fabrication du combustible).
Pour la postcombustion, Alstom Power développe le procédé classique où l'amine joue le rôle de solvant. "Mais aussi un procédé à l'ammoniac refroidi. Par réaction avec le CO2, le carbonate d'ammonium devient un bicarbonate d'ammonium", précise Philippe Paelinck, directeur CO2 d'Alstom Power. Selon Alstom, cette deuxième voie pourrait réduire la consommation d'énergie. Elle est en cours de validation sur un pilote de 30 MW électrique. "Pour l'échelle industrielle, il faudra atteindre une puissance 20 à 30 supérieure", ajoute Philippe Paelinck.
Quels sont les Obstacles à relever ?
Le captage de CO2 reste confronté à un obstacle majeur, la pénalité énergétique : le captage du CO2 diminue le rendement de la centrale thermique. "Le rendement d'une centrale ordinaire vaut 46 %. Avec la postcombustion ou l'oxycombustion, il baisse à 36 %", évalue Louis Sonnois, responsable marché CO2 d'Alstom Power. Pour la précombustion, il faut un nouveau type de centrale : à cycle combiné avec gazéification intégrée. On n'y brûle plus le charbon pour produire de la vapeur d'eau. Mais on le gazéifie. "Sans captage, cette voie possède un rendement de 42 %. Avec la précombustion, il baisse à 34 %", poursuit Louis Sonnois.
Le défi ultime du captage de CO2 porte sur son coût. Avec la postcombustion ou l'oxycombustion, le captage, transport et stockage du CO2 augmente, à l'investissement, le coût d'une centrale thermique de 50 %. Pour la précombustion, le surcout est limité entre 20 et 40 %. Mais en exploitation, selon Alstom, la disponibilité de la centrale sera moins bonne. "A chaque doublement de la capacité installée, les coûts du captage diminueront de 10 %", prévoit Louis Sonnois.
Et demain ?
Les technologies de deuxième génération sont déjà dans les laboratoires. A l'horizon 2020/2025, Alstom Power envisage les procédés par "chemical looping" et par antisublimation. Le premier consiste à associer à l'oxycombustion un autre moyen de production de l'oxygène. "Nous utiliserons un oxyde de métal à haute température pour brûler le charbon, récupérer du fer solide et du CO2 pur", détaille Philippe Paelink. L'objectif : réduire le coût d'investissement initial et la pénalité énergétique. Avec l'antisublimation, l'idée serait de congeler le CO2 pour le récupérer sous forme liquide. Son atout serait une intégration plus simple aux centrales.
Thomas Blosseville
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