Collet fabrique et conditionne des mélanges complexes depuis plus de 75 ans
Société familiale bientôt dirigée par l'arrière-petit-fils du fondateur, Collet est spécialisée dans la fabrication de formulations complexes pour des tiers. Si les lubrifiants, les bitumes et les colles et adhésifs figurent parmi ses spécialités, la société s'intéresse aussi à de nouveaux marchés tels que la cosmétique ou la chimie du végétal dans lesquels la demande pourrait fortement augmenter. Rencontre avec Grégoire Collet, arrière-petit-fils du fondateur Maurice Collet.
Installée sur un site de huit hectares sous le pont de Brotonne qui enjambe la Seine à l'est de Caudebec-en-Caux, en Seine-Maritime, la société Collet sera bientôt pilotée par Grégoire Collet, arrière-petit-fils du fondateur Maurice Collet. Serial entrepreneur et maire de Caude-bec-en-Caux, son aïeul a fondé l'entreprise, en 1946, pour réaliser, au départ, de l'enfûtage de bitumes pour le compte de la Standard Oil, qui est à l'origine des installations de Port-Jérôme, à une trentaine de kilomètres. « Au cours des années 1 940, le virage vers le pétrole était la voie qu'il fallait emprunter » , explique Grégoire Collet. De cette activité de conditionnement de produits pétroliers, la société s'est ensuite orientée vers la chimie de spécialités et a développé, au fil des années, des compétences dans la fabrication de mélanges. « Collet n'est pas chimiste » , précise Grégoire Collet. « Nous faisons du tolling , c'est à dire de la fabrication et du conditionnement à façon » . Or c'est un métier qui peut avoir plusieurs degrés de complexité. « Nous sommes spécialisés dans les produits chauds, collants visqueux, noirs ou très odorants. C'est un domaine où l'on rencontre moins de fabricants » , complète-t-il. « 70 à 80 % de notre activité consiste à fabriquer des mélanges jusqu'à six composants avec des procédés dont certains s'échelonnent sur plusieurs jours et demandent des phases de maturation entre les opérations de mélange. Cette complexité s'est accrue avec le temps » .
Un métier de sous-traitance
Aujourd'hui, la société emploie 70 collaborateurs et réalise un chiffre d'affaires entre 8 et 13 millions d'euros, selon les années. Mais attention, il s'agit d'un chiffre d'affaires de prestation de services. Dans la grande majorité des cas, Collet se voit confier des matières premières et emballages et une recette procédé, et restitue un produit fini. Le domaine du bâtiment étant le seul exemple dans lequel la société gère des achats, conçoit des formulations et produit pour un tiers qui n'apposera plus que sa marque sur le conditionnement. Aussi pour donner un meilleur aperçu de la taille de l'entreprise, Grégoire Collet ajoute : « Si on devait gérer les achats de matières, notre chiffre d'affaires serait plutôt de l'ordre de 35 à 50 M€ pour un tonnage global façonné entre 40 000 et 50 000 t par an » . On comprend ainsi que la société est désignée pour traiter des volumes importants, et la plupart du temps, pour le compte de grands donneurs d'ordre. 35 % de ses activités se situent dans l'univers du lubrifiant, 35 % dans les bitumeux et 30 % dans les colles et adhésifs et les produits de niche, à destination par exemple de l'industrie cosmétique. « Nous sommes des exécutants et travaillons à partir du cahier des charges de nos clients. À ce titre, nous sommes dépendants de leur réussite. Ceci nous oblige à être particulièrement attentifs aux dossiers de consultation que nous décidons d'instruire » , poursuit Grégoire Collet. C'est ainsi qu'il voit poindre de nouveaux marchés, comme celui du blending et du conditionnement de produits issus du végétal. « Les grands acteurs de la planète cherchent à aller vers le “ green” , le végétal pour sortir du pétrole » , analyse-t-il.
[...]
Cet article est réservé à nos abonnés Info Chimie et Usine Nouvelle
Soutenez un journalisme d'expertise.
VOS INDICES
source