Clôture sans éclat en Europe en l'absence de Wall Street
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\ 16h14
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PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé sans grand changement jeudi une séance peu animée en l'absence des investisseurs américains pour cause de fête nationale aux Etats-Unis, une raison supplémentaire d'éviter la prise de risque à la veille de la publication des chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis.
Le contexte général de marché reste par ailleurs marqué par la baisse des rendements obligataires, qui a fait brièvement tomber le dix ans allemand sous le taux de dépôt de la Banque centrale européenne (BCE), une première.
À Paris, le CAC 40 a fini en hausse symbolique de 0,03% (1,92 point) à 5.620,73 points après avoir atteint, à 5.629,79, son plus haut niveau depuis mai 2018, mais dans des volumes réduits (1,9 milliard d'euros, à peine plus de 50% de leur moyenne des 20 dernières séances).
A Londres, le FTSE 100 a perdu 0,08% alors qu'à Francfort, le Dax a progressé de 0,11%. L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,1%, le FTSEurofirst 300 0,08% et le Stoxx 600 0,09%
La Bourse de Milan a gagné 0,98%, au plus haut depuis 11 mois, portant ainsi sa progression à 5% sur les six dernières séances avec l'envolée des valeurs bancaires sur fond de chute des rendements des emprunts d'Etat italiens.
Au-delà de l'absence de Wall Street pour l'"Independence Day", la prise de risque a été limitée à la veille du rapport mensuel sur l'emploi américain, malgré le soutien assuré aux actions par la perspective de plus en plus nette de voir la Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne (BCE) assouplir leur politique monétaire dans les semaines ou les mois à venir.
Dans un entretien publié par le Börsen Zeitung, Olli Rehn, membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, a estimé que l'institution devait prendre de nouvelles mesures de soutien pour honorer son mandat.
Dernier signe en date du ralentissement économique dans la zone euro, les chiffres des ventes au détail ont déçu avec une baisse de 0,3% en mai alors que le marché attendait une hausse équivalente.
Aux Etats-Unis, les économistes tablent sur un rebond des créations d'emploi en juin après la forte baisse de mai, et sur une légère accélération de la croissance des salaires.
"Au moment où les investisseurs intègrent une probabilité d'un peu moins de 30% d'une baisse de taux de 50 points de base lors la prochaine réunion (de la Fed-ndlr), ce que dira le rapport sur l'évolution des recrutements et la croissance des revenus pourrait avoir un impact important sur les anticipations de marché", note Brett Ryan, économiste de Deutsche Bank.
VALEURS
Dans la torpeur quasi générale, les banques italiennes n'ont guère eu de difficulté pour se distinguer avec une hausse de 3,44% pour leur indice de référence, après un bond de près de 5% mercredi; le compartiment profite de la chute des rendements des obligations d'Etat émises par Rome après la décision de la Commission européenne de renoncer à une procédure disciplinaire.
Intesa Sanpaolo (+2,28%) affiche la plus forte hausse de l'EuroStoxx 50; UniCredit a gagné 4,96% et UBI Banca 5,62%.
A Paris, Valeo a pris 2,14%, la meilleure performance du CAC 40. L'équipementier automobile a déclaré à Reuters avoir engrangé 500 millions d'euros de commandes pour des capteurs de voiture autonome Lidar.
Dans l'actualité des fusions-acquisitions, le spécialiste allemand de l'éclairage Osram Licht s'est adjugé 0,78% après l'offre d'achat des fonds Bain et Carlyle.
CHANGES
Le dollar est pratiquement inchangé par rapport à un panier de devises de référence, une stabilité liée à la fois à l'absence des cambistes américains et à la prudence de mise avant les statistiques mensuelles de l'emploi aux Etats-Unis.
L'euro, lui, est quasi stable face au billet vert en fin de séance à 1,1280, après être revenu à 1,1274, non loin du plus bas de deux semaines touché mercredi à 1,1267.
Parallèlement, la livre sterling reste proche de ses plus bas récents après les indicateurs économiques jugés préoccupants publiés ces derniers jours et les récents propos de Mark Carney, le gouverneur de la Banque d'Angleterre.
TAUX
Sur le marché obligataire, la séance a été marquée par le passage pendant quelques heures du rendement du Bund allemand à dix ans sous le taux de dépôt de la BCE, actuellement fixé à -0,4%. En fin de séance, il était toutefois remonté à -0,397%.
Le dix ans français a touché un nouveau plus bas historique à -0,137%, en repli de plus de trois points de base.
Le dix ans italien a quant à lui perdu jusqu'à plus de quatre points pour tomber en séance à 1,576%, au plus bas depuis octobre 2016.
PÉTROLE
Les cours du brut cèdent du terrain au lendemain de l'annonce d'une diminution plus limitée qu'attendu des stocks aux Etats-Unis, venue s'ajouter aux inquiétudes pour la demande mondiale.
Le Brent perd 0,42% à 63,55 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) abandonne 0,59% à 57 dollars.
Le marché pétrolier semble pour l'instant ignorer l'arraisonnement au large de Gibraltar par la marine britannique d'un "supertanker" qui pourrait transporter du brut iranien à destination de la Syrie, en violation des sanctions européennes.
(Édité par Wilfrid Exbrayat)