Cinq choses à retenir des annonces de Marisol Touraine sur l’innovation en santé
Accusée de ne pas assez s’intéresser aux entreprises, la ministre de la Santé s’est adressée aux start-up et industriels lundi 5 octobre, alors qu’elle assistait à l’inauguration des locaux de la start-up Eligobiosciences (voir encadré). Voici notre décryptage.
Après l’effort, le réconfort
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Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 21.20 − Préparations pharmaceutiques
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Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 20.1 − Produits chimiques de base, engrais, Produits azotés, plastiques, caoutchouc synthétique
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Il y a quelques jours, la ministre de la Santé avait irrité les industriels de la santé en leur demandant encore de se serrer la ceinture pour boucler le budget 2016 de la Sécurité Sociale (PLFSS). Au programme : 1,5 milliard d’euros d’économies en baissant les prix des médicaments, génériques et dispositifs médicaux. En contre-partie, Marisol Touraine affirme avoir débloqué six milliards d’euros pour financer l’innovation. Et annonce ce lundi 5 octobre le lancement prochain d’un fonds d’investissement de 100 millions d’euros pour les start-up innovantes en santé, financé par les Investissements d’avenir (PIA).
Le fonds de trop ?
Avec ce fonds, Marisol Touraine espère "casser cette spirale négative" que connaissent trop souvent les start-up françaises : "la vallée de la mort financière avant de parvenir à la commercialisation". Mais comment s’y retrouver entre son fonds et les nombreuses autres initiatives déjà prises dans la santé par le FSI et les groupes pharmaceutiques avec le fonds InnoBio, ou encore le PIA : fonds de fonds, financement de projets… ?
Aux yeux du président de l'association France Biotech, Pierre-Olivier Goineau, interrogé par l’AFP, un tel fonds de 100 millions d'euros "n'est pas à la hauteur des enjeux" pour les quelque 150 start-up dans la santé qu'il faudrait financer. Il voudrait des fonds de capital-risque de stature internationale.
Ces tenaces barrières administratives
"De nombreux freins, des procédures administratives inadaptées ou inexistantes, sur fond d’incompréhension de leurs interlocuteurs qui méconnaissent les réalités du terrain... Les innovations françaises ont toujours les plus grandes difficultés à accéder au marché national, malgré les engagements répétés de la Ministre", se désespère le G5 Santé, le cercle de réflexion des grands groupes français de la santé, qui se réunissait ce lundi.
Pas convaincu malgré les procédures initiées depuis trois ans par le gouvernement : une autorisation temporaire d’utilisation pour les médicaments innovants, un forfait innovation pour les dispositifs médicaux... Petite nouveauté : "un point d’entrée spécifique à l’innovation en santé sera ainsi mis en place début 2016 au sein du Ministère de la Santé", assure Marisol Touraine.
L’open data, on y croitLes antibiotiques intelligents d’Eligo Bioscience
La start-up Eligo Bioscience, dont le laboratoire a été inauguré à l’Institut Pasteur, a été cofondée par deux doctorants français passés par le MIT et la Rockefeller University, à New-York. Leur ambition, s’attaquer à la résistance aux antibiotiques. Ils ont ainsi découvert une nouvelle génération de médicament ciblant les bactéries porteuses d’un gène de résistance ou de virulence... qu’ils doivent encore tester sur l’homme. Et levé depuis juillet 2,4 millions d’euros auprès du fonds Seventure et de business angels... dont le fondateur de Deezer.
""La France est une terre d’innovation en santé", m’a dit Astro Teller, le responsable de Google X Lab il y a quelques jours", confie Marisol Touraine, qui échange désormais avec les grands prophètes de la e-santé. Citant en modèle le partenariat noué entre Google et Sanofi, elle promet de faire avancer l’Hexagone en la matière. "Dans le projet de loi de modernisation de notre système de santé, je permets à notre pays de rejoindre enfin le large mouvement de l’open data, assure-t-elle. Les start ups pourront utiliser les données de l’Assurance maladie, évidemment dans le strict respect de l’anonymat des patients." Côté entreprises, on regrette un texte bien en deçà de ses ambitions initiales…
Des rencontres à foison
Pour favoriser les collaborations entre différents secteurs, les rendez-vous et plans se multiplient. Le comité de pilotage du plan Médecine du futur sera prochainement installé, co-présidé par le professeur André Syrota et Oliver Charmeil, le patron de la branche vaccins de Sanofi. Tandis que la première édition des "Journées nationales de l’innovation en santé" rassemblera chercheurs, industriels, médecins, associations de patients, étudiants et grand public les 23 et 24 janvier 2016 à la Cité des sciences et de l’Industrie.
Gaëlle Fleitour
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