Christian Estrosi dévoile ses ambitions pour l’industrie
Entre autres mesures, Christian Estrosi à évoqué le crédit à l’innovation, l’accès au crédit des PME simplifié, le décloisonnement des pôles de compétitivité, une taxe carbone aux frontières.
« Je veux incarner l’Etat qui protège. » Christian Estrosi s’est fait lyrique et Colbertiste devant le parterre de l’Ecole des Mines. A l’occasion de son déplacement à la prestigieuse école, le ministre a prononcé son discours de politique Industrielle générale. Après une dénonciation de l’impasse à laquelle mène l’économie financière sans économie de production, le ministre a exposé un train de mesures et d’intentions. Autant d’actions qui doivent « remettre la France à l’heure industrielle ».
Un nouveau fonds de consolidation
Parmi les mesures les plus importantes, on relèvera la création « du fonds de consolidation et de développement des entreprises dont le FSI (fonds stratégique d’investissement) sera le principal actionnaire aux côtés des principaux établissements bancaires français. » Ce fonds sera doté de 200 M € et concentrera ses efforts sur les PME, en collaboration avec la médiation du crédit.
Sortir des silos
Autre orientation forte, sortir des « politiques de branche » au profit des « politiques de filière », autrement dit sortir du cloisonnement des branches au profit d’une politique traitant l’écosystème et par projets. Le modus operandi de ce décloisonnement doit être issu des Etats généraux de l’industrie, mais commencera déjà par la recherche de synergie entre les pôles de compétitivité des différents secteurs. Pour ce faire, 1,5 Mds d’euros seront débloqués sur trois ans de 2009 à 2011.
Des « prêts verts » et une « taxe carbone aux frontières »
Pour accentuer l’effort sur les technologies « différenciantes », des prêts verts bonifiés seront proposés aux industriels pour la recherche en écoconception. Pour Estrosi, l’écologie est en effet une chance pour les industriels de gagner en compétitivité. Mais aussi de justifier la taxe carbone auprès des entreprises, un « véritable accélérateur (…) pour améliorer leur compétitivité ». Pour désamorcer le débat sur le « dumping » fiscal des entreprises étrangères non soumises à la taxe carbone, Estrosi propose une taxe aux frontières.
L’innovation avant toute chose.
Enfin, au crédit impôt recherche orienté recherche fondamentale, le ministre de l’Industrie veut proposer un « crédit impôt innovation » en vue de financer le développement de nouveaux produits via le design industriel. Le syndrome de l’iPhone est passé par là. Le numérique est d’ailleurs le dernier pan de l’intervention du ministre, mais sans réelle mesure autre que le renforcement de l’apprentissage de ces technologies dans les écoles.
Au final, un programme volontariste largement orienté vers la reconquête d’un savoir-faire intérieur. Se défendant de tout protectionnisme ou nationalisme, Christian Estrosi prend acte de la déliquescence de l’industrie en France, encore accentuée avec la crise. En un an rappelait Estrosi, « la production industrielle française a reculé de 15% », du jamais vu. IL est effectivement temps de redresser la barre.
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