Chine : le marché automobile attise l’appétit des constructeurs
« Le potentiel du marché chinois est énorme », déclarait hier Carlos Ghosn, en visite en Japon. Le PDG de Nissan estime même que son entreprise aura du mal à satisfaire la demande sur ce gigantesque marché. Même après l’arrêt des dispositifs de relance. De fait, la Chine fait figure d’exception sur le marché automobile mondial. Les ventes ont progressé de 77,9% sur un an en septembre et de 34% depuis janvier, toujours encouragées par les réductions de taxes sur les petites cylindrées et les aides à l’achat de voitures moins polluantes.
Les constructeurs chinois à l’assaut du marché international
Les constructeurs chinois en profitent pour prendre du poil de la bête et tenter de se développer à l’international par croissance externe. Il en va ainsi de Geely, tout juste entré en négociations exclusives avec Ford pour la reprise de Volvo (une acquisition de cette taille serait une première pour l’automobile chinoise), de BAIC qui a pris une participation dans Koenigsegg pour avoir un pied dans Saab, ou de Sichuan Tengzhong qui a racheté Hummer.
Ventes records pour les constructeurs étrangers
Si les constructeurs chinois lorgnent les marchés occidentaux, les constructeurs étrangers font tout pour accélérer leur croissance en Chine. Pour revenir à Carlos Ghosn, Nissan a enregistré sur les neuf premiers mois de l’année 2009 une progression de ses ventes de 47,2% sur un an, soit davantage que le total des véhicules qu’il a vendus en 2008. En conséquence, Nissan prévoit d'accroître les capacités de production de son usine de la province de Guangdong de 250.000 unités par an à 600.000 unités d'ici à 2011, pour atteindre une capacité totale en Chine de 700.000 unités par an.
Les autres constructeurs japonais ne sont pas en reste. Alors que leur production globale diminuait en septembre, en Chine elle progressait de 20% sur un an pour Honda, 37% pour Toyota, 100% pour Mazda, Mitsubishi l’a quadruplée.
Citroën, quant à lui affiche un objectif de 155.000 véhicules vendus en Chine en 2009, soit 50% de progression par rapport à 2008, et de 250.000 unités en 2012. Le constructeur français compte lui aussi accroître ses capacités de production à partir de début 2010, et étendre son réseau de distribution pour atteindre 300 concessions en 2012.
Audi, qui sur les neuf premiers mois de l’année enregistre une hausse de ses ventes de 22% par rapport à l’ensemble de l’année 2008, espère écouler plus de 130.000 unités cette année. La Chine pourrait devenir le premier marché de la marque d’ici trois ou quatre ans.
Ford, entre janvier et septembre, a augmenté ses ventes de près de 80% sur an et prévoit également de construire une nouvelle usine d’assemblage dédiée à la Focus.
Tensions autour des importations américaines
Mais les ambitions des constructeurs étrangers peuvent toujours se heurter à la combativité chinoise en matière de barrières commerciales. Ainsi, la Chine a prévenu les Etats-Unis qu’elle allait enquêter sur de présumées pratiques de dumping impliquant des compagnies automobiles américaines qui exportent en Chine. Cette enquête pourrait aboutir à un relèvement des taxes sur les importations de voitures américaines. De bonne guerre après la hausse de 35% des droits de douane sur les pneus chinois décrétée par le gouvernement américain ?
Les Big Three exportent 9.000 voitures par an en Chine, et en fabriquent plus d’un million localement. Plus que jamais, la production locale, au travers de coentreprises comme celle de GM avec SAIC, apparaît comme le moyen le plus sûr de se développer sur le marché.
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