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Chez PSA, les seniors sont poussés dehors par des conditions de départ attrayantes
A Poissy et Saint-Ouen, les salariés de PSA pourront désormais partir en retraite cinq ans avant l’âge légal, au lieu de trois ans jusqu’ici, un pas de plus du constructeur automobile pour encourager le départ de ses seniors.
Mis à jour
25 novembre 2014
La direction de PSA ouvre un peu plus encore ses dispositifs de pré-retraite. Le constructeur automobile a présenté lundi 24 novembre, en comité central d’entreprise (CCE), sa politique de l’emploi pour 2015, déclinaison de l’accord de compétitivité signé en octobre 2013. Un de ses objectifs : générer 1500 "congés seniors", une dispense d’activité qui permet aux salariés à deux ou trois ans de la retraite d’arrêter de travailler tout en touchant 70% de leur salaire. Ce dispositif rencontre un vif succès : en 2014, plus de 2100 salariés l’ont utilisé, plus du double des 950 visés par l’entreprise.
La direction s’est montrée prête à élargir ce dispositif. Le site de La Janais, près de Rennes, bénéficiait d’une dérogation, et ses salariés pouvaient partir jusqu’à cinq ans avant l'âge légal de leur retraite, tout en touchant alors 75% de leur salaire. Certaines organisations syndicales, dont la CFTC, ont demandé un élargissement de cette disposition à tous les sites. La direction a refusé, mais accepté pour Poissy et Saint-Ouen. "Ces sites ont accueilli beaucoup de salariés d’Aulnay et sont en net sureffectif", reconnaît Christian Lafaye, délégué syndical central Force ouvrière. Leurs salariés pourront donc partir quatre ans avant l’âge légal, cinq s’ils occupent ou ont occupé des métiers pénibles.
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La CGT a dénonce des mesures qui vident les usines du groupe. Force ouvrière n’a pas la même position : "Je suis sensibilisé depuis très longtemps à la grosse maladie de PSA, les congés seniors font partie de la restructuration du groupe, ils ne me dérangent pas, indique Christian Lafaye, qui prévoit même un dépassement des 1500 départs attendus par la direction. Ils ont été calculés avec un taux théorique d’adhésion de 60%, c’est-à-dire en estimant que seules 60% des personnes qui y ont droit le prendront. A mon avis, ce sera bien au-dessus. L’an dernier, dans certains secteurs, le taux d’adhésion frôlait les 80%."
Des recrutements en CDI et en alternance
Autre dispositif visant à réduire les effectifs, les "mobilités externes sécurisées" n’attirent pas les foules. Le principe : un salarié part travailler pour un autre employeur, et peut revenir chez PSA pendant deux ans. PSA verse même une aide financière pendant quelques mois si le nouveau salaire est inférieur à l’ancien. "Avec une incitation financière plus forte, les candidats seraient plus nombreux", estime le délégué FO. Le constructeur espère 550 de ces mobilités en 2015, alors que 89 seulement ont eu lieu en 2014. Plus classique et sans problème, 1400 mobilités internes sont attendues l’an prochain, 300 autres devant permettre à des salariés occupant des métiers en voie de disparition de basculer vers des métiers dont l’entreprise a besoin.
Parmi les rares nouvelles qui redonnent du baume au cœur, 550 recrutements en CDI ont été annoncés. Tous se feront pour des postes en tension, beaucoup dans les services commerciaux, mais aussi en maintenance, ou en électrotechnique. Par ailleurs, en plus des 1350 alternants accueillis en 2014, 2000 jeunes seront recrutés en alternance en 2015, sur des contrats parfois longs, dont 700 à la production, 550 à la direction R&D, 190 aux achats... "On tient là une des clés de la réussite du retour de PSA dans la course", commente le délégué de Force ouvrière, qui indique que son organisation se battra "pour qu’une grande partie de ces jeunes soit gardée". Tout dépendra des besoins de l’entreprise à la fin de ces contrats d’alternance, a répondu, en substance, la direction.
Cécile Maillard
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