Chez les start-up, Engie chasse des idées mais surtout des produits
Pour muscler leur innovation, les grandes entreprises ont trouvé un nouveau levier : la création de fond d’investissement corporate pour s’inviter au capital des start-up. le fonds New Ventures d'Engie a justement un an. L'occasion d'un premier bilan.
A l’image d’autres entreprises industriels comme Total, Orange ou encore Air Liquide, Engie a lancé il y a tout juste un an son fonds corporate New Ventures, pour accompagner les start-up. Depuis sa création en mai dernier ce fonds, doté de 100 millions d’euros, a pris des participations dans quatre entreprises pour des montants élevés.
La dernière, Tendril, une société américaine spécialisée dans l’efficacité énergétique du secteur résidentiel a ainsi été doté par Engie de 7,2 millions de dollars. Ces quatre entreprises constituent pourtant la partie émergée du travail de chasse et de sélection de l’équipe d’Engie New Ventures. "Cette année nous avons regardé 400 dossiers et nous avons mené 25 due diligence pour choisir 4 entreprises", dévoile Hendrik Van Asbroeck, directeur Engie New Ventures. Et l'entreprise ne compte pas s’arrêter en si bon chemin puisqu’elle vient d’installer un membre de son équipe directement à San Francisco.
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Mais quelles sont les critères de sélection ? Alors que certains comme Air Liquide (avec son fond corporate Aliad), mettent en avant la recherche de savoir-faire et de technologie, Engie ne cache pas une approche beaucoup plus proche des marchés. "Nous investissons dans des start-up qui ont montré qu’elles étaient capable de vendre au-delà des idées, de véritables produits", explique Jean-Louis Blanc, directeur commercial, nouveaux métiers et innovation d’Engie. Au delà de la production d'énergie, l'entreprise s'oriente sur le sujet plus global de l'efficacité ou de la maintenance.
Si une start-up a déjà identifié son marché et réussit une première percée commerciale, ce n’est pas pour autant qu’elle doit s’arrêter en si bon chemin. Les équipes des start-up sont tout de suite mises en contact avec les opérationnels des business unit d’Engie pour trouver de nouvelles applications.
Thibault Miquel, responsable business chez Redbird, qui a accueillit Engie à son capital cette année témoigne de l’impact fort de cette fertilisation croisée. La jeune société spécialiste en décryptage d’images de drones est déjà à la manœuvre avec Cofely (filiale d’Engie) pour des missions de maintenance sur un grand nombre d’installations dans le tertiaire ou l’industrie. "Cela accélère notre déploiement. Avec les équipes d’Engie nous sommes immédiatement en prise direct avec les responsables de la maintenance plutôt que de passer par un processus plus lent avec les services innovation des entreprises". De leur côté, comme les équipes d’Engie connaissent bien les problématiques de leur client, elles peuvent orienter le développement des start-up. Objectif : plus de valeur ajoutée pour tout le monde.
Anne-Sophie Bellaiche