Changement de culture et santé psychologique
Afin d’accompagner la mise en place d’un projet, le déploiement d’une conduite du changement adaptée devient incontournable pour éviter les crises dont les conflits sociaux.
Sur le plan du bien-être mental, Denis Meingan du cabinet KnowLedgeConsult n’y va pas par quatre chemins. « Accompagner le changement de culture est primordial. Les cultures hiérarchiques, techniques ou financières sont de plus en plus fortes, en particulier avec la dictature de l’EBIDTA pour ces dernières. Elles ne favorisent pas le bien-être au travail. Pourtant, même si les résultats sont difficilement quantifiables, il y a une forte corrélation entre le bien-être des collaborateurs et la performance de l’entreprise. La gestion des comportements individuels et des valeurs sont des vrais sujets pour développer le bien-être au travail. Il faut une certaine dose de sagesse et un certain recul pour s’engager dans ces démarches dont les retours sur investissements sont néanmoins toujours gagnants » précise le consultant. Il faut dire que la question de la qualité de vie au travail a surgi au sein de grands groupes ou d’organismes publics qui ont été frappés de plein fouet par les suicides de certains de leurs salariés dans les années 2008 - 2009. « Pour mettre en place le bien-être au travail, il faut adopter une approche globale et agir dans une perspective de changement de culture. Ce qui nécessite en général entre 3 et 5 années de travail ». Même si chez les ETI, le terrain est plus favorable à la mise en place de ce nouveau type de management, le chef d’entreprise étant plus proche de ses salariés, certaines multinationales à l’image de Forecia ou de BSH (Bosch Siemens Home) ont entrepris des programmes sur leur changement de culture organisationnelle. Plus récemment, le groupe Braun a nommé Yann Quéré, spécialiste de la conduite du changement, directeur de son centre d’excellence mondial de Nogent-le-Rotrou pour accompagner la modernisation du site de production d’Eure-et-Loire (plus de 2 000 personnes soit le quart des employés de Braun en France) spécialisé dans la conception et la fabrication de produits d’urologie et de perfusion. « Nous sommes très heureux d’accueillir Yann Quéré, dont l’expérience de vingt ans dans l’industrie et la conduite du changement seront extrêmement utiles pour mener la transformation du site de Nogent et accompagner la montée en compétences des équipes », s’est réjoui Marc-Alexander Burmeister, président de B. Braun en France.
Accompagner les start-ups dans leur crise de croissance
Les start-ups connaissent, elles aussi, des changements qui peuvent perturber leur personnel et leur stratégie. C’est pour répondre à ces crises de croissance, que Fly The Nest s’est créée il y a 4 ans. La société parisienne propose aux jeunes pousses des accompagnements de 6 mois pour les aider à franchir les divers paliers de développement en conservant leur esprit start-up et leur agilité. « L’objectif est de faire en sorte que chaque salarié soit impliqué au même degré que les fondateurs tout en connaissant la stratégie de l’entreprise et la culture » souligne Sophie Boquého responsable de Fly The Nest. De son côté, Préventica adopte également une approche plus globale en élargissant le BE au travail à la Qualité de vie au travail (QVT). « La QVT et le BE au travail sont 2 éléments distincts et complémentaires. Ils ne traitent pas des mêmes thématiques, nos partenaires nous disent qu’il y a 2 approches différentes. La QVT est une approche de fond qui englobe la capacité à exercer son métier dans de bonnes conditions (pénibilité, stress…), la capacité à s’exprimer sur l’organisation, l’environnement autour du lieu travail, l’accompagnement à la transformation… Elle s’intègre totalement dans la stratégie économique de l’entreprise » argue Mandi Ljutic responsable du pôle Qualité de Vie au Travail chez Préventica.
Sécurité au travail, conduite du changement, EPI, bien-être, qualité de vie sont synonymes d’épanouissement des salariés dans leur travail. Lorsque toutes ces dimensions sont rendues présentes, la performance est alors au rendez-vous. La satisfaction du besoin client est le résultat de la satisfaction des collaborateurs. « La réalité virtuelle, la digitalisation, l’Intelligence Artificielle, le Big Data sont des technologies dont nous avons besoin pour être performants. La technologie, quand elle est déployée avec bienveillance, est là pour renforcer le rôle et la participation du collaborateur et contribuer à la création de richesse, ce qui aura un impact direct sur la satisfaction client », souligne Christophe Chartier le PDG d’Immersion spécialiste des technologies 3D immersives et des solutions collaboratives pour l’industrie et la recherche.