CFM veut doper son activité de maintenance en Chine
La coentreprise entre Snecma (groupe Safran) et General Electric va investir avec Air China dans la construction d’une nouvelle usine à Chengdu. Le groupe anticipe un accroissement de son activité de maintenance liée à la hausse du trafic aérien chinois, et se prépare à accueillir la nouvelle génération de moteurs, le Leap.
Le trafic aérien devrait progresser de 7 % par an sur les vingt prochaines années en Chine. Conséquence : la maintenance de moteurs a le vent en poupe. Et le fabricant de moteur Snecma, filiale du groupe Safran, allié au géant américain General Electric au sein de CFM, espère bien en bénéficier.
CFM s’est ainsi allié en 1999 à Air China pour créer SSAMC (Sichuan Services Aero Engine Maintenance Company) qui assure la maintenance des moteurs CFM56 de la série 3 à 7. La coentreprise, détenue à 60 % par la compagnie aérienne chinoise et à 40 % par le tandem franco-américain, est installée sur l’aéroport de Chendgu-Shuangliu. Elle y emploie 327 personnes.
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La coentreprise réalise environ 70 % de son activité sur les moteurs d’Air China. 10 % de son activité provient du marché libre de la maintenance sur lequel SSAMC possède environ une quarantaine de clients, compagnies aériennes ou de leasing. Le site est en concurrence avec deux autres usines en Chine, celle de Pratt&Whitney et celle de MTU Zhuhai. Les 20 % restants de son activité proviennent de moteurs envoyés en délestage des autres sites de maintenance de Snecma (au Mexique, en Belgique, au Maroc, en France et en Chine) ou de CFM. Depuis son démarrage, l’usine a réalisé environ 500 "shop visits" ou révisions complètes de moteurs, ainsi que plus de 1000 interventions sur avion.
Triplement de l’activité
La révision complète d’un CFM 56, dont la durée de vie est de 25 à 30 ans, intervient tous les cinq à dix ans, en fonction des conditions d’utilisation. L’opération coûte plusieurs millions de dollars, et c’est une activité extrêmement rémunératrice pour les constructeurs. "A la sortie, vous avez un moteur considéré comme neuf, dont nous garantissons 90 à 95 % des performances initiales", indique Ricardo Gentil Peixoto da Costa, le tout nouveau directeur de l’usine.
Entre 2013 et 2014, l’activité du site a progressé de 30 %, et sa direction anticipe une croissance de 15 % de son activité sur les cinq prochaines années,. L’usine se prépare également à assurer la maintenance future du C919, le moyen-courrier de la Comac, dont CFM est l’unique motoriste avec le Leap. "Nous traitons actuellement en moyenne 114 moteurs par an, explique Ricardo Gentil Peixoto da Costa. Nous en traiterons 300 à l’horizon 2026".
Un nouveau site
En 2016, une nouvelle usine, trois fois plus grande, devrait donc voir le jour sur le nouvel aéroport de Chengdu. "Nous allons reprendre des techniques que nous avons mis en place à l’usine de Villaroche, l’usine d’assemblage de moteurs en France, notamment la suspension des moteurs, pour une approche plus ergonomique", explique le directeur de l’usine de Chengdu, qui ne donne pas le montant de l’investissement. L’objectif est également de diminuer à 45-50 jours la durée moyenne d’immobilisation des moteurs, actuellement de 60 jours. L’organisation industrielle du site devrait être largement repensée dans cet perspective.
A Chengdu, Patrick Déniel
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