"Ceux qui veulent entreprendre dans l'industrie au Maroc vont avoir des facilités" selon Abdelhamid Souiri
Figurant parmi les plus récents écosystèmes à bénéficier du plan d'accélération industriel (PAI) initié par le ministre de l'industrie Moulay Hafid Elalamy, les industries mécaniques marocaines vont pouvoir passer à la vitesse supérieure grâce aux écosystèmes concernant les filières de la "valorisation des métaux" cuivre et aluminium, les nouveaux métiers "machines agricoles et bicyclettes" et le "travail des métaux"., accompagnés des incitations qui vont avec.
"Ceux qui veulent entreprendre aujourd'hui dans l'industrie mécanique marocaine vont avoir des facilités" confie à l'Usine Nouvelle, Abdelhamid Souiri, (photo) président de la Fédération des industries métallurgiques, mécaniques et électromécaniques (FIMME) au Maroc, rencontré en marge du salon Midest tenu au Parc des expositions de Paris Nord Villepinte du 6 au 9 novembre.
Après la signature de nouveaux écosystèmes en mai, la FIMME avait alors entériné ces derniers, lors de son assemblée générale extraordinaire du 30 juin en présence de Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'industrie. Depuis, la fédération créée en 1951 et qui œuvre pour la promotion des IMME, s'applique à mettre en œuvre cette nouvelle convention.
"Les accords de mise en place de l'écosystème ont été effectivement signés. Une cellule d'assistance a été créée. Elle va gérer le suivi de la mise en place des écosystèmes. Cette cellule sera composée de compétences recrutées avec l'accord du ministère de tutelle pour le suivi des opérations liées au déploiement de ces écosystèmes" explique Abdelhamid Souiri.
Dans le cadre de cette cellule d'assistance, un budget de 580 à 625 millions de dirhams va être attribué au secteur sur trois années pour pouvoir lancer les nouveaux écosystèmes en fonction des besoins spécifiques de chacun d'eux.
"Concrètement, nous allons pouvoir recruter des compétences et nous équiper. Toutes les entreprises créées dans ces écosystèmes, vont bénéficier de nombreux avantages. Des facilités sont ainsi prévues avec la mise en place d'un foncier portuaire de 100 ha à 130 ha dédiés entre les villes de Kenitra et de Casablanca. Ce foncier est mis à la disposition des investisseurs sous forme de prix locatif avantageux. Ce sera un coup de pouce important pour ceux qui veulent entreprendre et bénéficier d'une aide que nous n'avons pas eu la chance d'avoir" souligne le président de la FIMME.
Quant à l'appui à l'investissement, il est umpulsé par le Fonds de développement industriel (FDI). "20% à 30% de l'investissement en fonction de l'écosystème seront pris en charge par le fonds d'investissement. Ainsi, un investissement d'un million de dirhams sera subventionné à hauteur de 200 000 dirhams à 300 000 dirhams," révèle Abdelhamid Souiri.
Outre ces aides, un volet formation géré par l'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) est également prévu. "L'OFPPT est chargé de définir les profils nécessaires dans chaque écosystème dont les besoins ont été estimés à 20000 personnes à former" souligne Abdelhamid Souiri.
Par ailleurs, la sidérurgie a toujours occupé une place particulière au royaume. Les graves difficultés rencontrées par Maghreb Steel, au bord du dépôt de bilan ont souvent mis dans l'embarras, les industriels du secteur et l'État qui a cru bon de promulguer des mesures antidumping pour protéger la production locale.
Concernant l'évolution de Maghreb Steel, "'C'est un bon signe pour l'économie marocaine dans son ensemble que cette société affiche des premiers résultats encourageants. Nous voulons que le Maroc dispose d'une sidérurgie forte et compétitive avec des produits de qualité et à des prix accessibles. Les mesures antidumping et de sauvegarde grèvent les prix à l'importation. Mais, le plus urgent aujourd'hui est que les entreprises puissent recevoir des commandes pour booster leur activité, notamment en les associant vraiment aux programmes structurants déployés au déla des chiffres d'intégration annoncés" souligne Abdelhamid Souiri.
Durant la COP22, Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, avait présidé, le 11 novembre, à Marrakech, une "Journée Industrie", sur le thème : "Les écosystèmes industriels au service d’une croissance verte". Cette journée s’est fixée pour objectif d'encourager les entreprises industrielles à se développer dans une logique de croissance écologique.
Comme en réponse à son ministre de tutelle, pour le président de la FIMME, "l'ensemble des industries mécaniques se sent concerné par l'industrie verte et l'environnement dans tous les sens du terme. Nous allons encourager les entreprises à investir dans ce sens mais il nous manque des mesures incitatives car l'effort en investissement vert a un coût et une réflexion approfondie pour savoir vers quel type de technologie s'orienter sera bienvenue."
Les professionnels restent cependant dans l'attente de la formation du nouveau gouvernement qui tarde à se former. Et, s'il y a un message à faire passer, c'est celui de "la promulgation de la charte d'investissement. C'est un gain important pour notre tissu industriel. Une fois cette charte votée, je pense que beaucoup d'entrepreneurs qui ont boudé l'industrie pendant des années vont y revenir" conclut Abdelhamid Souiri.
Nasser Djama
"Ceux qui veulent entreprendre dans l'industrie au Maroc vont avoir des facilités" selon Abdelhamid Souiri
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