Ces éco-technologies qui réinventent l’industrie
L’édition 2013 du salon Pollutec, qui se tient jusqu’au 6 décembre au parc des expositions de Paris-Nord-Villepinte (Seine-Saint-Denis), est l’occasion pour les start-up et porteurs de projets de venir présenter leurs innovations. Focus sur trois de ces nouvelles technologies qui visent les marchés de l’environnement.
Déchets
Comment rendre l’extraction et l’affinage des métaux rares et précieux issus des déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E) plus écologiques ? C’est le défi que s’est lancé la start-up havraise Morphosis. Traditionnellement, l’extraction des métaux précieux a recours à des produits comme les acides nitrique et chlorhydrique qui génèrent des émissions toxiques et des déchets liquides.
"Nous voulions trouver une méthode de traitement alternative", explique Serge Kimbel, le directeur de la société créée en 2008. Mis au point en partenariat avec des Universités, le procédé d’extraction dit "hydrométallurgie" fait appel à des composés chimiques régénérables qui limitent de fait les rejets polluants. "Les temps de réaction sont un peu plus longs mais les rendements sont aussi bons", poursuit Serge Kimbel. Le procédé est déployé depuis quelques semaines sur le site havrais de l’entreprise.
VOS INDICES
source
126 -2.33
Avril 2023
PP Copolymère
Base 100 en décembre 2014
77.2 +5.32
Avril 2023
Cours des matières premières importées - Pétrole brut Brent (Londres) en euros
€/baril
146.8 -4.49
Avril 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 20.1 − Produits chimiques de base, engrais, Produits azotés, plastiques, caoutchouc synthétique
Base 100 en 2015
Eau
Concevoir des capteurs miniatures pour mesurer la qualité de l’eau. Le projet Metemis a fait mouche. Il a retenu l’attention du Genopole d’Evry qui en fait le grand gagnant de son concours 2013 pour l’environnement, l’agronomie et l’industrie. La technologie, issue des laboratoires du CEA-Leti à Grenoble et protégée par deux brevets, vise la surveillance (dureté et pH) des eaux de surface, celle de l’aquaculture et le contrôle de procédés industriels.
Un projet né au départ dans la cadre du projet européen FP7 Nephron+ qui vise à développer des capteurs miniatures et biocompatibles pour … un rein artificiel portable. "Six capteurs et un logiciel tiennent dans la taille d’un gros stylo. Cette miniaturisation correspond aujourd’hui à une demande des secteurs de l’eau et de l’agriculture", avance Julien Fils, le porteur du projet, chercheur au CEA-Leti. La société Metemis, spin-off du CEA, devrait voir le jour au premier trimestre 2014 et commencer l’industrialisation d’un premier produit.
Chimie verte
Sur le papier, la technologie Abolis pourrait bien bouleverser la chimie verte. Issue des travaux de l’Institut de biologie synthétique et systémique (iSSB), elle consiste à concevoir sur mesure des micro-organismes pour produire des molécules grâce à la fermentation de sucres et de biomasse. Elle s’appuie sur un logiciel de conception assisté par ordinateur, fruit de cinq années de travaux.
Pour résumer, il permet de déterminer les différentes voies pour produire une molécule choisie en donnant les étapes, les gènes à modifier et les rendements des différentes solutions. "Nous voulons coupler notre technologie à un robot de fabrication", avance Cyrille Pauthenier, doctorant à l’iSSB et porteur du projet. Cette méthode devrait permettre d’accélérer le développement de molécules, de faciliter leur mise à l’échelle industrielle et de réduire leur coût de production. Les premières applications visées sont les bioplastiques, les phytosanitaires ou encore la chimie fine. La technologie est en cours de validation expérimentale. Les porteurs de ce projet de biotechnologie blanche comptent achever la plateforme de prototypage en 2016. Abolis a reçu à Pollutec le prix spécial "potentiel technologique" du concours 2013 du Genopole.
Camille Chandès
Ces éco-technologies qui réinventent l’industrie
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir