Centenaire de l’IUPAC : Quatre grands patrons de la chimie réunis à Paris
Evènement pour la communauté des chimistes du monde entier, la célèbre IUPAC (International Union of Pure and Applied Chemistry) est venue fêter son centenaire à Paris, au 7 au 12 juillet. Un retour aux sources pour cette organisation non gouvernementale qui est la gardienne de la nomenclature en chimie et dont les prémices remontent à 1911 à Paris alors que les chimistes du monde entier commençaient à percevoir la nécessité d’un langage commun pour dialoguer.
Le programme des six journées de l’édition du centenaire a été extrêmement copieux, avec des conférences principalement tournées vers une chimie durable au service des grands enjeux de la société, destinées essentiellement à un public de chercheurs du monde académique.
VOS INDICES
source
Pour la population des industriels, le temps fort s’est tenu le mercredi 10 juillet au matin avec une table ronde exceptionnelle. Ont été réunis Martin Brudermüller, président de BASF, Ilham Kadri, présidente de Solvay, Thierry Le Hénaff, président d’Arkema et Andrey A. Guryev, président de PhosAgro pour parler des perspectives de l’industrie chimique dans un contexte d’accroissement drastique de la population et de réchauffement climatique. Bien entendu, l’industrie chimique n’est pas apparue comme un problème mais comme la solution grâce à ses innovations pour le développement des énergies renouvelables, une mobilité plus durable, le traitement de l’eau…, tandis qu’elle œuvre activement à la réduction de son empreinte carbone. BASF d’augmenter de 50% sa production à l’horizon 2030 sans augmenter ses émissions de gaz à effet de serre.
Les dirigeants ont ensuite insisté sur la responsabilité sociétale de leurs organisations qui doivent être attentives à la diversité et l’inclusion. Malgré l’exemple de Ilham Kadri et le fait que PhosAgro comptabilise 50% de femmes dans ses effectifs, la féminisation dans l’encadrement supérieur reste un sujet de préoccupation. Pour BASF comme Arkema, atteindre 25% de femmes dans le management serait déjà un succès. En complément, l’industrie chimique se doit d’être attentive à la société civile, par exemple en soutenant des programmes d’éducation. Martin Brudermüller a par exemple évoqué le programme de soutien de BASF à des fermiers péruviens qui a pu toucher 3500 producteurs de pommes de terre. L’ouverture de l’entreprise à sa communauté et ses parties prenantes est un sujet clé.
Enfin pour comparer les stratégies mises en œuvre par les industriels la chimie pour répondre aux enjeux planétaires, un langage commun s’est imposé avec les objectifs de développement de Nations Unis, ou SDG, fixant un agenda à l’horizon 2030. Autour de la table, les quatre géants ont confirmé que leurs stratégies étaient parfaitement alignées avec ces objectifs.