Ce que va apporter le projet de PSA au Maroc selon Tajeddine Bennis
Tajeddine Bennis est président du collège industrie de l’Association marocaine pour l'industrie et le commerce de l'automobile, la fédération marocaine du secteur basée à Casablanca qui fédère les professionnels de l'industrie automobile au Maroc et PDG de la filiale au Maroc de l'équipementier français Snop, spécialiste de l'emboutissage. Il revient pour L'Usine Nouvelle sur le projet d'implantation d'une usine PSA à Kenitra et en répertorie les implications.
L'Usine Nouvelle : comment expliquer le choix de PSA d'installer une usine au Maroc ?
Tajeddine Bennis : Le Maroc est devenu en quelques années plus attractif pour les constructeurs que ce soit dans une logique de sourcing comme Ford ou de construction de véhicules comme Renault ou PSA. En 2012, le démarrage du projet de Renault Tanger et sa capacité de 400 000 véhicules a notamment favorisé l'implantation de nombreux équipementiers et la mise en place d'un véritable écosystème dans la filière automobile. Le Maroc a su aussi mettre en avant d'autres atouts comme l'existence d'une infrastructure portuaire, autoroutière et ferroviaire alliée à la mise en place de zones franches défiscalisées par exemple.
Comment se sont développés ces équipementiers ?
La grande majorité des multinationales qui se sont installées au Maroc ont réalisé des extensions de leur usine et ont en implanté d'autres. Yazaki, Lear, Delphi, Sumitomo ou Leoni ont chacun plusieurs usines implantées au Maroc.
Quel impact va avoir le projet de PSA pour ces équipementiers ?
Il ne consiste pas uniquement à leur apporter du volume. Ce projet va avoir un grand impact parce qu'en plus de la carrosserie, on va fabriquer pour la première fois au Maroc des moteurs et donc développer le secteur de la mécanique et ainsi un tissu industriel de fournisseurs avec de nouveaux métiers. On va avoir plus de clients. C'est un plus important. Grâce au volume supplémentaire de l'activité, on va investir. Les sous-traitants seront plus nombreux car il y aura davantage de business. C'est un cercle vertueux.
Allez-vous être confronté à un problème de capacité ?
Le plus difficile c'est d'avoir un marché. Quand il y a du business, les sous-traitants suivent généralement.
Le projet PSA ne va-t-il pas rentrer en concurrence avec celui de Renault ?
C'est un projet plutôt complémentaire. De plus, Renault va bénéficier du tissu de sous-traitance qui va se développer autour de l'usine de PSA.
Propos recueillis par Nasser Djama
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