Carlos Ghosn veut développer un véhicule électrique low-cost en Chine
Le patron de Renault veut dupliquer la démarche de la Kwid, le modème de SUV low-cost développé en Inde, au véhicule électrique en Chine. "Si nous sommes capables de le faire en Chine, nous aurons un véhicule mondial", anticipe Carlos Ghosn.
Carlos Ghosn avec les deux modèles 100% électrique de Renault-Nissan, la Zoé et la Leaf
"La Chine sera au cœur de notre prochain plan !", a annoncé Carlos Ghosn, lundi 1er février lors de l’inauguration de La première usine du groupe en Chine avec son partenaire DongFeng, à Wuhan, dans la province du Hubei. Renault y démarre la production du Kadjar, lancé il y a tout juste un an en Europe. Un autre SUV devrait être produit rapidement à Wuhan, ainsi qu’un véhicule électrique prévu pour 2017, sur la base de la Fluence. "Le véhicule électrique est la condition d’implantation de Renault en Chine et de l’acceptation d’une usine", rappelle le patron de Renault, qui n’anticipe néanmoins pas de grosses ventes sur ce premier modèle dérivé de la Fluence.
VOS INDICES
source
Véhicule électrique low-cost
Devant quelques journalistes, Carlos Ghosn a esquissé les contours de ce qui s’apparente à première vue à un véhicule électrique low-cost pour le marché chinois, et qui pourrait être décliné, à la façon du Kwid, le modèle de SUV low-cost développé en Inde. Ce projet pourrait être au cœur du dispositif qui prendra la suite du plan "Drive the change" lancé fin 2010-début 2011, et qui court jusqu’en 2016. "Nous sommes encore en train d’élaborer ce plan, mais la Chine sera la priorité numéro un de l’entreprise", confirme Jérôme Stoll, directeur délégué à la performance. L’électrique devrait également y figurer en bonne place.
Selon les chiffres officiels, 300 000 véhicules électriques ont été vendus en Chine en 2015, notamment grâce à un système d’incitations financières, et grâce au fait que l’achat d’un véhicule électrique permet d’obtenir facilement une plaque d’immatriculation, ce qui n’est pas le cas avec un véhicule traditionnel. Ce chiffre de vente est à rapporter aux 24,6 millions de véhicules vendus au total l’an dernier dans le pays. "Une goutte d’eau, commente Carlos Ghosn. Ce qui se vend, ce sont des véhicules pas chers. Partout dans les émergents, c’est la même chose. Avec DongFeng, nous allons travailler à élaborer un véhicule pas cher. Nous devons partir d’un véhicule différent de la Zoé ou de la Leaf [le véhicule électrique de Nissan]. Nous le ferons à partir d’une plateforme de l’Alliance, comme pour la Kwid, avec une approche design to cost très sévère. Si nous réussissons, ce sera un véhicule mondial."
Dans l'attente du 13e plan quinquennal chinois
Autre option évoquée par le patron de Renault : trouver un véhicule déjà existant sur le marché chinois par le biais d’un partenaire, et utiliser les forces de l’Alliance pour transformer ce véhicule. "Il existe beaucoup de composants peu chers en Chine. C’est de là que la solution viendra. Mais aujourd’hui, ce qui n’est pas cher ne correspond pas à nos spécifications, et ce qui est acceptable pour nous ne se vend pas." Il y a là un type d'équation que le groupe a déjà su résoudre par le passé.
Le patron de la marque au losange donne néanmoins une fourchette de prix relativement large et peu précise pour ce nouveau véhicule : entre 30 000 et 100 000 yuans (entre 4 100 et 13 000 euros). "Nous ne devons pas tenir compte dans nos coûts du fait que les incitations financières actuelles sur le véhicule électrique vont à terme disparaître en Chine", explique Carlos Ghosn, qui attend impatiemment les directions données par le 13e plan quinquennal chinois (2016-2020), dans lequel la mobilité durable et l’électrique devraient occuper une place de choix.
A Wuhan, Patrick Déniel
1Commentaire
Réagir