Carlos Ghosn dénonce "un complot" et une "trahison" de Nissan
Le 30 janvier, Carlos Ghosn a pu s'exprimer directement en livrant une interview à des journalistes japonais de Nikkei. Toujours détenu pour soupçons de malversations financières et d'abus de confiance, le dirigeant déchu dénonce "un complot" et "une trahison" des dirigeants de Nissan.
“Un complot” et “une trahison”. Mercredi 30 janvier, Carlos Ghosn hausse le ton face aux dirigeants de Nissan. Au centre de détention de Tokyo (Japon), le patron déchu a pu parler une vingtaine de minutes aux journalistes de Nikkei. Depuis son arrestation le 19 novembre 2018, c’est seulement la seconde fois qu’il s’exprime directement. L’occasion pour lui de se défendre, une semaine après sa démission du poste de PDG du groupe Renault.
Une intégration plus poussée de Renault et Nissan à l’origine de l’affaire ?
Un nouveau thème apparaît dans les paroles de Carlos Ghosn : l’hypothèse d’une machination orientée contre lui ne fait “aucun doute”, dit-il. Selon l’industriel libano-brésilo-français, elle viendrait d’une opposition des dirigeants de Nissan à une intégration plus poussée de Renault, Nissan et Mitsubishi Motors.
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“Il y avait un plan d’intégrer” Renault, Nissan et Mitsubishi Motors, déclare Carlos Ghosn aux journalistes japonais. Ce projet avait été discuté en septembre 2018 avec le président de Nissan, Hiroto Saikawa.
Le degré “d’intégration” n’est pas précisé par les journaliste japonais ou Carlos Ghosn. Fait-il référence à l’hypothèse d’une fusion entre l’entreprise française et le groupe japonais ? Cette possibilité, sujet de nombreuses rumeurs, a été démentie en janvier 2019 par le gouvernement français. Reste que le poids important de Renault dans l’alliance automobile fait l’objet de nombreuses questions. La rénovation de ce partenariat et le rééquilibrage des pouvoirs avec Nissan sera un chantier important pour le nouveau tandem à la tête du groupe français.
Carlos Ghosn réfute avoir imposé une “dictature” à Nissan
Les accusations contre Carlos Ghosn résultent-elles d’un “coup d’État” ? Nissan et Hiroto Saikawa ont déjà nié une telle possibilité. Vraisemblablement, la présidence française aussi.
Pour une source de l’Élysée, l'affaire reflète davantage des problèmes au sein de l'alliance Renault-Nissan et des désaccords entre Carlos Ghosn et l'entreprise japonaise. L'Elysée s'est aperçu "qu'il y avait une faille béante” entre les vues du dirigeant et celles de Nissan, déclarait à Reuters une source en novembre 2018, quelques jours après l’arrestation de Carlos Ghosn. Cette même source parlait néanmoins d’une charge de Nissan “très violente [et] très précise”.
Sur ces dissensions avec Nissan, Carlos Ghosn réfute avoir imposé à l’entreprise japonaise une “dictature”. "Les gens ont traduit leadership fort par dictateur, déformant la réalité pour se débarrasser de moi", déclare l’ancien dirigeant.
"Je ne fuirai pas, je me défendrai"
Pour le fond de l’affaire, le magnat de l’automobile continue de nier les accusations de malversations financières et d’abus de confiance. Il s’était déjà défendu sur ces questions début janvier.
Il qualifie de “distorsion de la réalité” les accusations selon lesquelles il aurait reçu plusieurs millions d’euros de paiements indus via la coentreprise Nissan-Mitsubishi B.V basée aux Pays-Bas. Selon lui, les paiements adressés à l’homme d’affaires saoudien Khaled Al-Juffali ont été signés par quatre autres dirigeants.
Au sujet de sa vie en détention, “il y a des hauts et des bas”, décrit Carlos Ghosn qui dit aller bien. Il réitère son engagement de rester au Japon en cas de libération sous caution : “Je ne fuirai pas, je [me] défendrai. [...] Toutes les preuves sont chez Nissan et Nissan interdit à tous les employés de me parler.”
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