CarbonWorks lève 11 millions d'euros pour déployer son procédé de captage de CO2 par microalgues

CarbonWorks, co-entreprise entre Suez et Fermentalg, porte l’ambition de déployer un photobioréacteur semi-industrielle dès 2023, grâce à une levée de fond de 11 millions d’euros. Cette technologie de rupture utilise les microalgues pour capter le CO2, puis le valoriser dans les secteurs agricoles et alimentaires.

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CarbonWorks lève 11 millions d'euros pour déployer son procédé de captage de CO2 par microalgues

Le vivant pour éliminer du CO2 d’origine anthropique ? Fondée en juillet 2021, CarbonWorks a annoncé, mardi 1er mars, avoir levé 11 millions d’euros auprès d’acteurs financiers. Le tour de table a été menée par la Banque publique d’investissement (BPI France), la banque commerciale BNP Paribas, la société d’investissement Demeter Investment Managers et le fonds d’investissement Aquiti Gestion via NACO en association avec la région Nouvelle-Aquitaine. La coentreprise (50/50) entre Suez et Fermentalg développe un procédé de captage de CO2 par microalgues en système fermé. La levée de fond devrait servir à la construction d’un photobioréacteur de taille semi-industrielle dont la mise en service est prévue en 2023.

L’idée d’utiliser des microalgues – qui consomment de la lumière, de l’oxygène et du CO2 pour grandir –, dans l’optique de se débarrasser du CO2 de fumées industrielles n’est pas nouvelle. Des cultures dites « à ciel ouvert » atteignent déjà des niveaux de maturité élevés (TRL 7), comme c’est le cas du projet Vasco 2, réunissant ArcelorMittal, Total, l'Ifremer, l'Ademe et le CEA, sur 10 000 hectares de la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer . « La grande différence avec le système actuel, c’est que nous visons des cultures intensives et non pas extensives. Nous cherchons à augmenter la productivité grâce à un équipement beaucoup plus compact », développe Guillaume Charpy, PDG de CarbonWorks.

L'enjeu central de l'efficacité énergétique

L’objectif ? Que les photobioréacteurs CarbonWorks atteignent une capacité de production de 5000 tonnes de biomasse par hectare et par an. Pour y parvenir, les équipes R&D de l’entreprise se concentrent d’abord sur l’apport de lumière. « Pour que les microalgues réalisent leur photosynthèse, il faut de la lumière. Nous cherchons à apporter cette lumière en trois dimensions pour que la photosynthèse ne se produise pas uniquement à la surface des bassins, mais également en profondeur », développe le directeur. Deuxième chantier : la récolte par circulation hydraulique. « Il s’agit par exemple de permettre la récolte des microalgues en continu, et non pas par lot », explique-t-il.

Enfin, comme pour tout procédé de captage de CO2, la consommation énergétique du procédé représente l’un des enjeux majeurs : le système de récolte – souvent réalisé par centrifugation – représente l’étape la plus énergivore dans la captation de CO2 par microalgues en milieu fermé. CarbonWorks n’a pas souhaité nous communiquer la consommation énergétique de sa technologie.

Vers la taille industrielle

La coentreprise valorise la biomasse et/ou les molécules d’intérêts extraites des microalgues sur les marché de l’agriculture et de l’alimentation et humaine (et non sur le marché des carburants alternatifs, comme c’est souvent le cas). « Nous développons une technologie de rupture, le photobioréacteur, afin qu’il puisse être utilisé pour tout type de souches de microalgues, précise M. Charpy. Nous travaillons notamment avec un partenaire qui utilise les microalgues comme antifongiques sur les vignes. »

Pour l’heure, CarbonWorks a installé un photobioréacteur pilote d’une capacité de 1 mètre cube à Libourne (Gironde), ainsi qu’un premier démonstrateur industriel, d'une capacité de 10 mètres cubes, qui capte une partie du CO2 d’une unité de méthanisation agricole à Cestas (Gironde). « Nous travaillons sur la montée en échelle de notre équipement, résume Guillaume Charpy. L’ambition est d’atteindre une dimension industrielle, de plusieurs centaines de mètres cubes de capacité, à partir de 2024 ! »

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