Caoutchouc biosourcé : premiers résultats du projet Bioproof
Le Laboratoire de recherche et de contrôle du caoutchouc et des plastiques (LRCCP) a publié les premiers résultats du programme de R&D Bioproof, visant à sécuriser l’approvisionnement durable en caoutchouc à l’aide de matières premières renouvelables. Doté d’un budget de 4,6 millions d’euros sur cinq ans, ce projet a été lancé en 2013 par un consortium d’industriels, parmi lesquels Michelin, Hutchinson, Emac, EFJM, ou encore KSB. Il explore deux axes de recherches vers un approvisionnement durable de l’industrie du caoutchouc : les formulations biosourcées et les produits issus de matières premières secondaires issues du recyclage d’articles tels que des pneus en fin de vie, des rebuts de production, etc. « Les nouvelles voies à explorer concernent aussi bien des matériaux biosourcés ou recyclés ayant des propriétés équivalentes aux produits d’origine pétrosourcée, mais également des articles possédant de nouvelles fonctionnalités », indique Florence Bruno, responsable du pôle Matériaux et procédés du LRCCP.
Prouver la faisabilité technique et industrielle
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Après deux ans de travaux, le projet Bioproof a permis l’identification de 12 familles de matières premières biosourcées et recyclées, soit un total de 66 produits issus de 35 fournisseurs. Parmi ces articles, 14 sont produits en quantité suffisante pour une production de caoutchouc durable à échelle industrielle ou pré-industrielle. En ce qui concerne la voie biosourcée, différents constituants du caoutchouc tels que les élastomères, les charges et les plastifiants peuvent être substitués par des alternatives totalement ou partiellement issus de la biomasse. En ce qui concerne l’utilisation de matière première recyclée, le LRCCP a démontré que les caoutchoucs en fin de vie, les déchets et les rebuts de production pouvaient être valorisés après traitement par micronisation, régénération et dévulcanisation. En outre, la pyrolyse des pneus en fin de vie est à explorer pour la production de noirs de carbone recyclés. Désormais, les acteurs du consortium du projet Bioproof vont s’attacher à porter le résultats de ces recherches à l’échelle industrielle.