"C'est la confiance dans les startups marocaines qui manque le plus" selon Omar Balafrej directeur général du Technopark
Ayant pour mission, l'aide à la création et au développement d’entreprises dans les TIC, les Green Tech et l’industrie culturelle au Maroc, le Technopark fête ses 15 ans. A son palmarès plus de 900 entreprises innovantes accompagnées. Pour continuer leur développement, les sociétés installées ont surtout besoin de confiance affirme à L'Usine Nouvelle Omar Balafrej, directeur général du Technopark.
Fruit d’un partenariat public-privé, le Technopark, est géré par la Moroccan Information Technopark Company (MITC) à Casablanca. Depuis sa création en 2001, Technopark a accompagné près de 800 entreprises innovantes à Casablanca, plus de 80 sociétés à Rabat et une vingtaine au Technopark de Tanger. Fêtant ses quinze ans, cette structure accompagne des entreprises opérant dans le secteur des technologies de l’information de la communication (TIC), des énergies renouvelables et de l’industrie culturelle. L'Usine Nouvelle a demandé à Omar Balafrej (photo), directeur général du Technopark de rappeler ses objectifs et d'en situer les enjeux.
L'Usine Nouvelle : quels sont les objectifs du Technopark cette année, à la veille de son quinzième anniversaire d'existence ?
Omar Balafrej : le plus primordial, accueillir au moins 70 nouvelles startups. L'an dernier nous en avons accueilli 68. Deuxième objectif, maintenir le taux de satisfaction des entreprises du Technopark à 90%. S'il y a un troisième ce serait de pérenniser financièrement la structure.
Quel est le montant de votre chiffre d'affaires ?
En 2015, nous avons déclaré 30 millions de dirhams. C'est un chiffre public car nous sommes dans la transparence totale. Il ne varie pas beaucoup d'une année sur l'autre car notre mission est celle d'encadrer de petites structures qui font peu de chiffre d'affaires.
Comment est géré le Technopark ?
Le Technopark est géré par une société mixte MITC dont j'assume la présidence. C'est une société anonyme créée il y a 16 ans avec des actionnaires publics et privés et un capital de 46 millions de dirhams.
Comment comptez-vous développer le Technopark ?
En levant des fonds. Nous avons une structure de capital risque intégrée qui est Maroc numeric fund qui a levé 100 millions de dirhams pour financer des startups et qui a en projet d'en lever deux à trois plus cette année pour investir dans une trentaine de startups. Maroc numeric fund a reçu plus de 400 dossiers de candidatures. Aujourd'hui, cette structure a réalisé 16 investissements. Ce sont des investissements moyens de 3 à 4 millions de dirhams en moyenne soit environ 300 000 euros.
Quels sont les obstacles à son développement ?
Il y en a pratiquement peu à vrai dire. S'il peut y avoir un ce serait celui d'augmenter le rythme de développement qui lui, est lié à la confiance. Les PME marocaines ne font pas suffisamment confiance à leurs startups. Certaines préfèrent encore avoir recours à une technologie occidentale alors qu'elles peuvent bénéficier de prestations de niveau équivalent en faisant appel au vivier des startups marocaines. L'une de nos actions est justement de faire rencontrer ces PME avec les startups pour les sensibiliser aux opportunités locales.
Comment accède-t-on au Technopark ?
Le Technopark aujourd’hui, c’est en permanence 250 start-ups et PME marocaines avec un turnover. Les startups les plus importantes partent s'installer ailleurs et elles sont remplacées par des startups plus petites qui vont être accompagnées dans leur développement. Pour y accéder, iI faut être une structure de droit marocain créée au Maroc de type SARL par exemple et faire partie d'un des secteurs éligibles. Il suffit de remplir un dossier en ligne pour recevoir une première réponse en moins d'une semaine. Si le dossier est accepté, il faut prévoir deux à trois mois pour avoir un local.
Quels sont les avantages pour une startup d'intégrer le Technopark ?
Nous mettons à la disposition des startups une quinzaine de structures qui comprennent coaching, formation, financement, démarches administratives avec guichet unique, sans oublier un loyer subventionné pendant les 18 premiers mois. Ensuite ce dernier augmente progressivement pour rejoindre un niveau proche de celui du marché. Outre le fait de disposer d'une domiciliation prestigieuse, les startups des technoparks travaillent dans un réseau de networking pour se développer et déboucher sur des opportunités d'affaires.
Propos recueillis par Nasser Djama
Biographie expresse
Omar Balafrej est né le 26 octobre 1973 à Rabat. Diplômé de l'Ecole Centrale de Lyon, il travaille en tant qu’ingénieur dans le Groupe ONA, directeur à l'Université Al Akhawayn et consultant à la Société financière internationale affiliée à la Banque mondiale. Depuis 2008, il dirige l'incubateur et la pépinière d'entreprises Technopark (Casablanca, Rabat et Tanger). Omar Balafrej est également président de MITC Capital, société de gestion du Maroc Numeric Fund, qui est un fond de capital risque de 100 millions de dirhams dédié aux entreprises du secteur des nouvelles technologies.
"C'est la confiance dans les startups marocaines qui manque le plus" selon Omar Balafrej directeur général du Technopark
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