Burban investit pour faire face à la pénurie de bois
Le reconditionneur développe son implantation en région et travaille sur la mise au point d’une machine pour automatiser le démontage des palettes. -
Jusqu’à 150% de hausse : le bois pour palettes, essentiellement constitué de résineux, est sans doute l’un des matériaux d’emballage qui a le plus souffert de la crise des matières premières qui a atteint son apogée en août dernier. D’après les données du Bundesverband Holzpackmittel - Paletten - Exportverpackung (HPE), l’organisme allemand qui fait office de référence dans ce domaine, les cours sont légèrement redescendus à l’automne mais restent élevés avec un indice qui s’est stabilisé autour des 350 points alors qu’il était à 150 points environ il y a seulement un an. Depuis le début de la crise sanitaire, le bois est devenu une denrée rare aspirée par les économies chinoise et américaine qui en réclament pour alimenter le secteur de la construction. La demande augmente aussi dans l'emballage, alors que la reprise s'esquisse un peu partout, en France comme en Europe. De quoi inquiéter sérieusement les fabricants de palettes… Burban, dont l’activité consiste à récupérer et à réparer ces emballages en bois, pour les remettre ensuite en circulation sous forme de produits d’occasion, a bénéficié d’une forte demande alors que les prix des palettes neuves ont littéralement explosé. Ses ventes ont progressé de 10% en 2021, à 80 millions d’euros, favorisées par les nouveaux contrats et la progression du e-commerce.
100 millions d'euros
« Nous visons les 100 millions d’euros de chiffres d’affaires pour 2022 », confie Didier Burban, le Pdg. La société, qui emploie 600 personnes, a profité de cette conjoncture favorable pour développer son implantation sur le territoire. Dans ce métier, on le sait, où les produits n’ont finalement qu’une faible valeur ajoutée, la notion de « maillage » est cruciale, l’objectif étant de répondre le plus possible à la demande tout en minimisant les distances pour réduire les coûts de transports. C’est ainsi que pour la seule année 2021, Burban Palettes a ouvert une agence à Crépy-en-Valois (Oise), une à Jonquières (Vaucluse) - sa première dans le Sud - et agrandi celle de Guégon (Morbihan). En 2022, le groupe orléanais veut aller encore plus loin, en modernisant le site de Domarin, pas loin de Bourgoin-Jallieu (Isère), en étendant l’agence de Lagny-sur-Marne à Meaux (Seine-et-Marne) et en déménageant celle de Saint-Alban (Haute-Garonne) à Campsas-Montbartier (Tarn-et-Garonne). Le leader français de la palette d’occasion devrait pouvoir disposer de 24 sites dans l’Hexagone au total dans le courant de l’année prochaine.
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Robot de démontage
L’un des projets les plus ambitieux est sans doute la création d’un nouvelle plate-forme de 22 000 m² à Vaulx-Milieu (Isère). 50 embauches sont prévues. C’est là, sur le site baptisé « high-tech » que le reconditionneur de palettes veut implanter son nouveau robot de démontage de palettes. L’entreprise a investi 2 millions d’euros dans ce projet, confié à un bureau d’études de l’est de la France. La machine devrait être prête en milieu d’année prochaine. Elle permettra, en se prévalant de l’aide de la vision, de désosser les palettes en sélectionnant puis en triant les différents composants que sont les planches et les dés. Les planches seront ensuite employées telles quelles ou redécoupées pour fabriquer de nouvelles palettes. L’activité de Burban consiste en effet à récupérer puis revendre les palettes usagées lorsqu’elles sont intactes tandis que les palettes cassées sont réparées et celles qui ne peuvent pas l’être sont revalorisées énergétiquement sous forme de bois allant alimenter les chaufferies biomasse.
Formats inusités
Burban récupère entre 300 et 600 sortes de palettes différentes, entre les différents formats, les lourdes, les demi-lourdes et les légères, les locatives, celles qui possèdent des planches d’une épaisseur de 15, 18 ou 22 mm. Or, si 80% du parc de palettes se compose de modèles en format 800x1200 et 1000x1200 mm, soit les deux standards les plus utilisés sur le marché, tout le reste, soit tout de même jusqu’à 2 millions de palettes, correspond à des formats inusités. « Jusque-là, on avait l’habitude de jeter ou de valoriser ce bois sous forme de granulés pour le chauffage, mais avec la hausse des cours et le manque de matière, ce n’est plus possible, tout doit être utilisé en bois palettes », précise Didier Burban.
L’entreprise a vendu 13 millions de palettes en 2021, dont 10% de produits neufs, et adressé 35 000 tonnes de bois vers la filière énergie. La mise au point de son robot devrait lui permettre de réduire ce montant, sachant que l’entreprise veut en construire plusieurs exemplaires afin d’équiper différents sites et, pourquoi pas, en vendre à la concurrence.
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