Bruxelles valide la prévision de croissance du gouvernement
La Commission européenne a avalisé ce 5 novembre le scénario de reprise progressive de l'économie française retenu par le gouvernement pour son projet de budget 2014, tout en se montrant plus pessimiste sur le front du chômage et de la dette.
Pour Bruxelles, la reprise économique arrive, mais elle ne s'accompagnera pas d'une décrue du chômage. L'exécutif européen anticipe dans ses prévisions économiques d'automne une croissance de 0,9% en France l'an prochain, soit un niveau identique à celle escomptée par le gouvernement, après 0,2% en 2013. A environnement budgétaire inchangé, la hausse du produit intérieur brut accélérerait ensuite à 1,7% en 2015. Dans ses précédentes prévisions, publiées au printemps, la Commission tablait sur une contraction de 0,1% de l'économie française cette année, suivie d'un rebond de 1,1% en 2014.
Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici s'est félicité de voir l'exécutif européen valider les prévisions du gouvernement, ayant manifestement été informé de ses annonces avant même qu'elles ne soient faites. "Ce chiffre (de 0,9%), il est crédible et même prudent et j'ai la conviction que nous pouvons faire significativement plus", a-t-il dit sur BFMTV et RMC. Quant à la croissance de 0,2% prévue en 2013, elle se situe au même niveau que les dernières prévisions de l'Insee, alors que le gouvernement s'en est tenu à celle de 0,1% annoncée au printemps.
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Les nouveaux pouvoirs de la Commission lui donnent le droit de demander à un Etat de la zone euro de revoir son budget avant même qu'il ne soit voté et toute divergence sur les scénarios macroéconomiques augurerait mal du verdict qu'elle rendra à la mi-novembre sur les lois de finances 2014.
TAUX DE CHÔMAGE DE 11,3% EN 2015
Pierre Moscovici a réaffirmé mardi matin l'objectif d'une inversion de la courbe du chômage à la fin de l'année en France, qui n'est pas partagé à Bruxelles. L'ecécutif européen prévoit ainsi un taux de chômage à 11,0% fin 2013, qui passerait à 11,2% en 2014 puis 11,3% en 2015. Pour les économistes de Bruxelles, les entreprises françaises devraient, avec le retour de la croissance, privilégier en 2014 la restauration de leurs marges par rapport aux créations d'emplois et les effets positifs des réformes du marché du travail ne se feront pas sentir avant 2015. La Commission table aussi sur un déficit public qui devrait atteindre 3,8% en 2014, là où le gouvernement prévoit 3,6% après 4,1% cette année. Pour 2015, il s'établirait, sans mesures budgétaires nouvelles, à 3,7%, bien au-dessus de l'objectif de 3% que l'exécutif européen a accepté de reporter à cette échéance.
Il note que ces prévisions sont néanmoins cohérentes avec une amélioration de 1,75 point de pourcentage sur 2013-2014 du déficit structurel, qui reviendrait à 2,0% du PIB à la fin de l'an prochain (contre 1,7% prévu par Paris). Sa prévision de déficit structurel qui remonterait à 2,4% en 2015 ne tient pas compte de l'effort structurel de 0,9 point de PIB prévu dans la nouvelle trajectoire des déficits publics dévoilée en septembre par le gouvernement. Avec de tels déficits, la Commission estime que la dette nette de la France atteindra 95,3% du PIB fin 2014, après 93,5% cette année, puis 96,0% en 2015. Le gouvernement prévoit lui un pic de la dette à 95,1% du PIB l'an prochain avant une baisse de 94,7% en 2015.
Avec Reuters (Yann Le Guernigou, Yves Clarisse)
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