Bouygues Tel limite l'impact du coronavirus sur les résultats du groupe au 1er semestre
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\ 08h53
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PARIS (Reuters) - Bouygues a annoncé jeudi des résultats meilleurs que prévu, les bonnes performances des activités télécoms permettant d'amortir l'impact de la crise sanitaire sur les résultats du groupe diversifié.
A 10h27, le titre Bouygues progressait ainsi de 3,25% à 34,6 euros, affichant ainsi de loin la plus forte progression de l'indice CAC 40, lui-même en léger repli (-0,42%).
Bouygues Telecom est la seule division en croissance (+4%), en dépit de la baisse de l'activité roaming, affectée par le coup d'arrêt porté au tourisme et aux voyages d'affaires par l'épidémie, qui a eu un impact de 70 millions sur cette activité. Le résultat opérationnel courant de Bouygues Telecom a en revanche progressé de 23 millions à 253 million euros.
La construction, qui représente toujours l'essentiel de l'activité du groupe, a en revanche beaucoup souffert sur le semestre des mesures de confinement mises en place en France, qui ont eu un impact de 2,5 milliards sur cette activité.
Au total, le groupe a accusé une perte opérationnelle courante de 132 millions d'euros au premier semestre, en recul de 585 millions d'euros par rapport à la même période de 2019, un écart "totalement lié à l'impact de la COVID-19 estimé à -650 millions d'euros sur le premier semestre", est-il précisé dans un communiqué.
Cette perte s'avère bien inférieure à la prévision médiane de 336 millions d'euros livrée par neuf analystes et compilée par Bouygues.
Le chiffre d'affaires de Bouygues a de son côté reculé de 15% sur le semestre, soit un peu moins que prévu également.
"Les tendances de long terme sur lesquelles s’appuie le groupe restent porteuses, en dépit de la crise actuelle", a souligné le PDG, Martin Bouygues dans un communiqué.
Le groupe, qui avait renoncé à ses objectifs financiers pour 2020 en avril, n'a pas livré de nouvelles prévisions. Il a cependant précisé qu'il renouerait avec une "rentabilité significative" au second semestre, tout en restant sous les niveaux constatés un an plus tôt.
Olivier Roussat a par ailleurs annoncé qu'en raison des autorisations d'équipementiers accordées par l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi) pour les zones très denses, il devrait "progressivement assurer le démontage d'un certain nombre de sites" équipés d'antennes fabriquées par le chinois Huawei."Le nombre de sites que nous avons en zone très dense sur la partie Huawei est de 3.000 sites. C'est un démontage qui va se traiter sur une période de huit ans, donc c'est quelque chose d'assez raisonnable en termes d'impact dans nos résultats opérationnels", a-t-il précisé.
(Mathieu Rosemain, version française Myriam Rivet et Jean-Michel Bélot, édité par Jean-Philippe Lefief)