Bousculée sur son nucléaire, la France repousse son plan de programmation pluriannuelle de l’énergie
Prévue pour le 8 mars, la publication du plan de programmation pluriannuelle de l’énergie est repoussée pour la quatrième fois à vause, cette fois, de l’actualité autour du nucléaire.
Crédits Pascal Guittet
C’est Ségolène Royal qui l’avait affirmé sur Twitter: "La programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) sera présentée le 8 mars au ministère." Cette PPE, prévue dans la loi de transition énergétique votée en août 2015 doit donner les trajectoires à suivre pour atteindre les différents objectifs chiffrés de la loi, en particulier 50 % de nucléaire dans le mix électrique en 2025 (contre plus de 75 % aujourd’hui) et 32% de renouvelables dans le mix énergétique en 2030.
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La programmation pluriannuelle de l'énergie sera présentée le 8 mars au ministère #PPE #TirsCroisés #DirectSR
— Ségolène Royal (@RoyalSegolene) 1 mars 2016
Le 4 mars, la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) repousse sine die cette réunion. Un message adressé aux participants indique que "la finalisation complexe des hypothèses et scénarios de la PPE ainsi que des documents correspondants prend plus de temps que prévu. Le travail technique indispensable avant de pouvoir lancer une bonne consultation demande encore des approfondissements." C’est le quatrième report de cette publication, initialement programmée avant la COP21 en décembre dernier.
La question nucléaire
Cette fois-ci, l’actualité n’a pas permis l’examen serein de ce texte. Depuis deux semaines, le nucléaire enflamme le débat énergétique français. Le 28 février, Ségolène Royal, ministre de l’Environnement, se dit favorable à la prolongation d’une partie du parc de réacteurs français. Les jours suivants, les voisins allemands, luxembourgeois et suisses s’attaquent à plusieurs réacteurs français dénonçant leur dangerosité.
Le 7 mars, c’est Emmanuelle Cosse, la nouvelle ministre du Logement, qui annonce la fermeture des deux réacteurs de Fessenheim en 2016 alors que le gouvernement ne la prévoit qu’en 2018. Surtout, le même jour, le directeur financier d’EDF, Thomas Piquemal, démissionne en raison d’un désaccord sur le projet de construction de deux réacteurs EPR à Hinkley Point en Angleterre. Un investissement de 24 milliards d’euros que l’électricien ne pourrait pas supporter à court terme.
Pas de réponse avant 2019
Que faire du nucléaire français ? Quel avenir pour l’EPR qui pèse lourdement sur EDF et Areva ? Doit-on prolonger la durée de vie des réacteurs ? Autant de questions auxquelles la PPE n’aurait pas répondu. Dans une version préliminaire, dévoilée sur Twitter par l’avocat Arnaud Gossement, le projet de texte donnait des objectifs ambitieux en matières de renouvelables mais repoussait à 2019 les choix sur le nucléaire en regard de l’évolution de la consommation d’électricité en France et des exportations vers les voisins.
Ludovic Dupin
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