[Bourget 2017] Au salon du Bourget, mariage de raison entre grands groupes et start-up
La 52ème édition du salon international de l’aéronautique et de l’espace consacre pour la première fois une place de choix à l’innovation. Grands groupes et start-up commencent enfin à collaborer.
C’est la grande nouveauté de cette nouvelle édition du salon aéronautique du Bourget (du 19 au 25 juin) : un espace de 2 000 m² - le hall Concorde – entièrement dédié à l’innovation. Le Paris Air Lab se veut être la vitrine de ce qui se fait de mieux dans l’aéronautique en matière d’aéronefs du futur, de nouveaux modes de propulsion, de drones, de procédés de production ou bien encore de systèmes d’observations de la Terre.
En tout, 12 îlots présentent les principales thématiques, démonstrations à l’appui. Le Paris Air Lab est aussi un lieu d’échange, avec toute la semaine des conférences pour présenter les grands enjeux de demain et des pitchs assurés par des jeunes pousses. C’est la force de l’événement : faire cohabiter les grands groupes et près de 80 start-up.
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Légitimité gagnée pour Starburst Accelerator
Il faut dire que depuis la précédente édition du salon du Bourget en juin 2015, du numérique a coulé sous les ponts. Quelques mois auparavant, en mars 2015, Airbus avait tout juste lancé son incubateur de start-up Bizlab à Toulouse qui a depuis essaimé dans le monde, à Hambourg et Bangalore. En mai 2015, c’est Safran qui lançait Safran Corporate Ventures, un fonds destiné à soutenir les pépites innovantes.
A l’instar d’autres secteurs industriels, l’aéronautique s’est mis à l’heure du numérique et commence à ouvrir sa porte à des acteurs longtemps tenue pour partie négligeable pour certains ingénieurs aéronautiques qui ne s’en laissent pas si facilement compter. Les temps changent. C’est d’ailleurs l’incubateur parisien Starburst Accelerator qui a fourni l’essentiel des start-up présentes au Paris Air Lab. Créé en 2014, il s’est implanté à San Francisco (Californie), Munich (Allemagne) et à Singapour et s’est rapproché de plus de 2500 start-up.
Grands groupes et start-up s'acoquinent enfin
Le contraste est aujourd’hui frappant. En 2015, le journal Le Monde présentait Starburst Accelerator – pour sa première apparition au Bourget – comme "une modeste tente ouverte à tous vents avec quelques tables et des chaises", ressemblant "de loin à une buvette de fortune". Cruel mais révélateur. "On nous reproche parfois d’être une filière fermée, repliée sur elle-même", admet Anne Bondiou-Clergerie, en charge de cette initiative.
Voilà qui démontre le contraire : les start-up côtoieront les ténors que sont Airbus, Boeing, Dassault, Rolls-Royce, Safran ou bien encore Thales. "Il y a deux ans, seulement 20 start-up étaient présentes, rappelle François Chopard, fondateur de Starburst Accelerator. Le succès de SpaceX a donné envie à beaucoup de monde. On assiste depuis deux ans à une accélération de l’intérêt des start-up dans l’aéronautique".
Les derniers exemples en date prouvent que les deux mondes ne se regardent plus en chiens de faïence. Début juin, Safran annonçait investir dans la start-up Safety Line, spécialisée dans le big data pour le transport aérien. En avril, Boeing a quant à lui investi dans Zunum Aero, qui porte un projet d’avion électrique. Pris par la fièvre numérique, Airbus a installé son centre de recherche A3 en pleine Silicon Valley et nommé peu après son dirigeant, l'ex Google Paul Ermencko, directeur de la technologie du groupe Airbus.
Convergence d'intérêts
Les grands industriels ont pris conscience du besoin d’aller chercher à l’extérieur des idées en rupture pour la plupart en lien avec la transformation digitale de l’industrie, telles que les voitures volantes à propulsion électrique, les drones ou les services issus du développement du numérique. Quant aux start-up, leurs besoins de financements sont tels que la case grand groupe reste incontournable. Alors que se profilent de profondes mutations, comme les voitures volantes, les nouvelles architectures d’avions, les aéronefs automatisés et l’automatisation des procédés de production, grands groupes et start-up voient leurs intérêts convergents.
"Le Paris Air Lab est l’occasion de lever certaines idées reçues, notamment celle qui voudrait que l’innovation soit réservée aux start-up", soutien Anne Bondiou-Clergerie. Une vision que nuance François Chopard : "les grands industriels ont peu innové ces 15 dernières années, il y a eu un déficit que les start-up peuvent combler. Les industriels ont laissé une place vacante. Nous sommes devenu un acteur incontournable mais en même temps attaqué en permanence". Si les défis technologiques sont en partie identifiés, le brassage des cultures reste à assurer.
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