Boeing reconnaît des similarités entre les crashs de Lion Air et Ethiopian Airlines
Pour la première fois, des similarités sont avérées entre les vols Lion Air et Ethiopian Airlines qui se sont tout deux écrasés en octobre 2018 et mars 2019. Le 4 avril, Boeing a indiqué que lors des deux vols, son logiciel anti-décrochage MCAS s'était activé de façon accidentelle. Les causes des deux accidents sont toujours inconnues mais ces nouvelles informations risquent d'accentuer la pression sur le constructeur aéronautique américain.
Jeudi 4 avril, Boeing a réagi à la sortie du rapport préliminaire sur le crash du vol 302 d’Ethiopian Airlines. L’accident a provoqué la mort de 157 personnes le 10 mars et a renforcé les soupçons sur la sécurité du modèle 737 MAX et du logiciel anti-décrochage MCAS. Plus tôt dans la journée, les enquêteurs éthiopiens avaient présenté à la presse des conclusions assez sommaires sans publier le rapport préliminaire dans son intégralité.
De nouveaux détails sur le document ont émergé depuis et tendent à rapprocher les problèmes rencontrés en vol par les avions de Lion Air en octobre 2018 et Ethiopian Airlines. À la lumière de ces nouvelles informations, les causes des deux accidents sont toujours inconnues. Mais c’est la première fois que des similitudes sont avérées entre les deux vols.
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Le logiciel MCAS s’est activé après avoir reçu des données erronées
"Le rapport préliminaire contient des informations fournies par l'enregistreur des données de vol, selon lesquelles les données d'angle d'attaque transmises à l'avion par la sonde d'incidence (AOA) étaient erronées, provoquant l'activation du système de contrôle automatisé de l'assiette de l'avion (MCAS) pendant le vol, comme ce fut le cas pendant le vol Lion Air 610", explique Boeing dans un communiqué.
L’avionneur américain précise qu’il travaille toujours sur une mise à jour du logiciel MCAS pour empêcher cette activation accidentelle. En novembre 2018, un mois après le crash du vol Lion Air et avant le crash du vol ET 302, Boeing avait rappelé l’existence de procédures pour gérer cette activation accidentelle. Les enquêteurs éthiopiens ont toutefois indiqué que les pilotes de l’avion avaient bien suivi ces recommandations. C'est d'ailleurs la principale différence entre les crashs des vols Lion Air et Ethiopian Airlines : dans le cas du vol ET 302, les pilotes ont réussi à désactiver le MCAS quelques minutes avec le crash.
Le PDG de Boeing, Dennis Muilenburg, a également évoqué la responsabilité de l’entreprise dans les deux accidents : “L’histoire de notre industrie montre que le plupart des accidents sont causés par une chaîne d’événements. [...] Comme les pilotes nous l’ont dit, l’activation erronée de la fonction MCAS peut s’ajouter à ce qui est déjà un environnement avec une forte charge de travail. C’est notre responsabilité d’éliminer ce risque.”
Le rapport complet sera rédigé d'ici un an
Encore une fois, le rôle du MCAS dans le crash n’est pas établi dans ces nouvelles informations. Elles démontrent toutefois qu’il s’est bel et bien activé accidentellement, ce qui était incertain auparavant.
Reste à savoir pourquoi les données d'angle d'attaque transmises par les sondes d’incidence étaient erronées. Selon le rapport préliminaire, les capteurs n’ont pas été endommagés par des objets extérieurs. Le rapport complet sur l’accident du vol ET 302 est toujours attendu. Sa rédaction devrait prendre entre six mois et un an selon les autorités éthiopiennes.
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