BNP: Le pôle CIB, locomotive de résultats meilleurs que prévu
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\ 06h24
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PARIS (Reuters) - BNP Paribas a annoncé vendredi des résultats meilleurs que prévu, grâce notamment à son pôle Corporate and institutional banking (CIB), qui poursuit son rôle de locomotive face à la banque de détail, toujours ralentie par des taux d'intérêts historiquement bas.
Première banque française à publier ses résultats pour le deuxième trimestre, la banque de la rue d'Antin a enregistré un résultat net de 2,396 milliards d'euros, largement supérieur au consensus Reuters/Inquiry Financial qui tablait sur 1,905 milliard.
La banque de financement et d'investissement a vu son résultat avant impôt bondir de 48,7% à 1,349 milliard d'euros.
Si, comme de nombreuses banques, BNP Paribas a vu son produit des activités de trading obligataire reculer, avec une baisse de 15,9% pour le segment obligataire, changes et matières premières, l'activité pour les produits actions et dérivés a de son côté progressé de 25,7%.
D'autres métiers aussi, comme la conservation de titres financiers, ou la gestion des liquidités des grandes entreprises, ont contribué à tirer l'ensemble des revenus du pôle CIB, en hausse de 4,6%.
Cette hausse de l'activité s'est faite parallèlement à une diminution de 6% des frais de gestion grâce à un plan d'économies et de digitalisation engagé pour la division début 2016.
"CIB dégage ainsi un effet de ciseau largement positif, et ce pour le 4ème trimestre consécutif, traduisant l'amélioration continue de son efficacité opérationnelle", a souligné la banque dans un communiqué.
Au niveau du groupe, d'autres facteurs ont contribué aux résultats, comme la baisse du coût du risque, soit les provisions constituées pour des crédits risquant de ne pas être remboursés.
Cet indicateur s'est replié de 16,3% à 662 millions d'euros alors qu'au même moment les frais de gestions ont légèrement reculé de 0,3%.
Le produit net bancaire s'est replié de 3,4% à 10,938 milliards d'euros mais le deuxième trimestre 2016 avait été dopé par la plus-value exceptionnelle dégagée par la cession de titres Visa Europe pour 597 millions d'euros.
LES PLAN D'ÉCONOMIES PORTENT LEURS FRUITS
"Les revenus des pôles opérationnels sont en hausse grâce à la bonne dynamique de l’activité et les frais de gestion diminuent en raison de la mise en oeuvre du plan de transformation", a résumé dans un communiqué le directeur général Jean-Laurent Bonnafé.
La vitalité des activités de marchés et de financement aux grandes entreprises contraste avec la banque de détail, dont la hausse de l'activité de prêts et des commissions financières est anesthésiée par la baisse de revenus induite par la faiblesse des taux d'intérêts.
Le produit net bancaire de cette dernière dans les marchés clés du groupe (France, Italie Belgique et Luxembourg) est stable à 3,803 milliards d'euros, comme son résultat avant impôts, à 1,053 milliard (-0.2%).
Alors que les nouveaux entrants, comme les opérateurs télécoms Orange ou Altice se bousculent sur le marché bancaire et font craindre une guerre de prix similaire à celle qui a suivi l'arrivée de Free dans la téléphonie mobile, BNP a riposté en rachetant Compte-Nickel, qui compte plus de 500.000 clients et propose ses services via un réseau de buralistes.
Cette acquisition et le développement commercial de sa banque en ligne Hello Bank sont deux éléments qui doivent aider BNP à rattraper son retard par rapport à des acteurs hexagonaux comme Boursorama (Société générale) qui dépasse le million de clients.
La division des Services financiers internationaux, où sont logés les activités d'assurances ou de gestion institutionnelle, reste la plus grosse contributrice aux résultats du groupe avec
un bénéfice avant impôts en progression de 11,3% à 1,405 milliard d'euros.
Ce pôle, très diversifié, est moins vulnérable à la faiblesse des taux d'intérêt et constitue un relais de croissance important pour BNP Paribas.
(Julien Ponthus, édité par Jean-Michel Bélot)