Blockchain : la technologie qui manquait aux smart grids ?
Bouygues va déployer dans la quartier de Confluence à Lyon une blockchain pour smart grid, qui devra permettre à l'énergie photovoltaïque produite par
chaque immeuble d'être autoconsommée au sein du même quartier. La technologie blockchain suscite un grand intérêt pour sécuriser les échanges de données des smart grid. Elle est déjà testée aux Etats-Unis à Brooklyn ou en France par Engie.
Un démonstrateur d'une solution de plateforme blockchain spécifique aux smart grid a été présenté à l’occasion de la Blockchain Hackademy organisée dans le cadre des journées Microsoft experiences qui se sont tenues les 4 et 5 octobre au Palais des Congrès. Le projet consiste à bâtir le démonstrateur d’un réseau local décentralisé de supervision des échanges d’énergie dans le quartier de Lyon Confluence. Suite au pilote, Bouygues espère équiper un immeuble à Lyon début 2017. Pour concevoir la solution, Bouygues Immobilier s’est associé à Stratumn, créée en 2015, et qui propose une plateforme de développement en PaaS (Plateforme as a
Service) permettant d’intégrer les technologies blockchain pour la traçabilité et l’archivage du business process. Il a aussi travaillé avec Energisme, expert en efficacité énergétique, IoT, big data et intelligence artificielle dans le secteur de l'énergie. Le démonstrateur a été développé et déployé sur la plateforme « Blockchain as a Service » de Microsoft Azure.
Certifier l'origine de l'électricité
Olivier Sellès, responsable innovation et smart city de Bouygues Immobilier, explique l'objectif : « Nous voulons permettre aux habitants d’un écoquartier de bénéficier d’une énergie d’origine locale certifiée, provenant des panneaux photovoltaïques du voisinage. Nous espérons pouvoir équiper un immeuble début 2017 à Lyon et puis dans d’autres écoquartiers en France dès que le pilote aura démontré toutes ses possibilités.
Le problème était de tracer ces échanges et de bien identifier l’origine de la production, explique l’Usine Digitale, ce que permet la blockchain. Celle-ci permet en effet d’assurer la transparence et l’infalsifiabilité de ses données grâce à la réplication chez plusieurs utilisateurs d'une même information.
A partir de la plateforme « Blockchain as a service », Microsoft veut « proposer des solutions technologiques qui répondent aux besoins de ceux qui innovent aujourd'hui autour de la technologie blockchain, » a expliqué Nicolas Gaume, directeur de la division Developer eXperience de Microsoft France.
Relier localement producteurs et consommateurs d'énergie
Un démonstrateur similaire de smart grid utilisant la Blockchain a été annoncé en avril dernier aux États-Unis. A Brooklyn, Transactive Grids, composée de deux entreprises : Lo3 Energy, qui développe des réseaux d'énergie solaire, et ConsenSys, spécialisée dans le bitcoin. Le dispositif permet, à l’aide de la Blockchain, de faire fonctionner un smart grid où 5 maisons de producteurs vendent à 5 foyers « consommateurs ». Transactive Grid s’appuie sur des « smart contracts » qui contiennent des instructions qui peuvent permettre à des systèmes ou des objets connectés de négocier les uns avec les autres des opérations – ici l’échange d’électrons et le paiement associé - sans que les informations ne remontent à un serveur central.
Sécuriser les compteurs d'eau connectés
Engie, dans l’Yonne, expérimente aussi une infrastructure blockchain sur un réseau de compteurs d’eau connectés, qui peuvent déclencher automatiquement l’appel du dépanneur en cas de fuite. La Blockchain peut permettre à un compteur de déclencher automatiquement une action si une anomalie est détectée. explique Raphaël Schoentgen, directeur de la recherche et technologie chez Engie. Par exemple, avertir la personne concernée en cas de fuite d’eau. D’autre part, nous travaillons avec les collectivités pour leur permettre de comprendre ce qui se passe sur le réseau électrique comme repérer là où il y a un flux important d’électricité, pour augmenter la capacité de la ligne. »
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