Blackberry, de la gloire à la chute
Rien de neuf sous le soleil : le Capitole ne s'est pas éloigné, au fil des siècles, de la roche tarpéienne. Blackberry l'apprend en ce moment à ses dépens. Le pionnier des téléphones connectés, dont le rachat par le fonds d'investissement Fairfax pour 4,7 milliards de dollars a été annoncé lundi, n'a pas su garder son rang face à la déferlante des smartphones destinés au grand public, un marché sur lequel l'ancien accessoire indispensable des tops managers n'a jamais réellement réussi à trouver sa place.
Un manque d'agileté qui pourrait bien être fatal au constructeur canadien, tant le retour en arrière annoncé vers le marché des professionnels semble malaisé à l'heure du "bring your own device" et du brouillage des frontières entre terminaux porfessionnels et personnels.
En fait, Blackberry a souffert d'arythmie. C'est de n'avoir pas su adapter la cadence de ses innovations face à Apple et Samsung, deux entreprises qui ont au contraire fait preuve d'une remarquable réactivité face aux évolutions du marché, qui a plombé le fabricant. Une erreur de tempo que notre époque ne saurait pardonner. Car si les distances n'ont guère varié depuis l'Antiquité, la vitesse à laquelle on les parcourt, elle, n'a cessé d'augmenter...