"C'est l'aboutissement de 6 ans d'études et de démarches administratives", se félicite Tony Kinsella, directeur général de Biotricity. La société, créée en juillet 2014, vient d'obtenir le feu vert de la CRE (Commission régulation de l'énergie) et le sésame ministériel tant attendus (qui garantit le prix de vente de l'électricité produite) pour engager la réalisation d'une centrale de cogénération bois-énergie à Maubourguet, dans les Hautes-Pyrénées. Le coup d'envoi du chantier est prévu pour le dernier trimestre 2018. Il mobilisera pas moins de 70 millions d'euros d'investissements, avec à la clef, la création d'une quarantaine d'emplois sur le site. "Sans compter les emplois créés pour assurer les flux de matière", souligne Tony Kinsella.
Un raccordement au réseau prévu pour fin 2020
Les puissances affichées par le projet portent sur 17 MW électrique (1 MW en auto-consommation et 16 MW destinés à être injectés dans le réseau électrique) et 30 MW de chaleur, dont l'essentiel sera vendu à la conserverie d'Euralis Gastronomie, basée à Maubourguet. Un terrain de 11,5 hectares a été retenu sur la zone d'activité du Marmajou. L'arrêté préfectoral autorisant Biotricity à exploiter une installation de cogénération de biomasse sur ce site a été signé dès novembre 2015. Au programme : la construction d'un bâtiment de 7 000 m² pour la centrale proprement dite et d'un grand hangar de stockage de 9 000 m², auxquels s'ajouteront des aires de stockage en extérieur, des parkings poids-lourds, des bassins de décantation et de collecte des eaux pluviales... 14 mois de chantier seront nécessaires, suivis de 6 mois de rodage, pour un raccordement au réseau prévu à l'horizon de fin 2020.
Création d'une société d'approvisionnement
L'objectif est de transformer la biomasse agricole locale en électricité et chaleur. Le projet prévoit en effet de traiter jusqu'à 100 000 tonnes de paille et de résidus de bois (sous-produits, copeaux, feuilles et restes de travaux d'ébranchage et de nettoyage de taillis) par an, dont la collecte sera principalement assurée à partir de 4 départements : le Gers et les Hautes-Pyrénées, côté Occitanie, les Landes et les Pyrénées-Atlantiques, côté Nouvelle Aquitaine. Pour sécuriser ses approvisionnements, Biotricity s'est rapprochée des deux grands groupes coopératifs agricoles du Sud-Ouest, Euralis et Vivadour, avec lesquelles un accord devrait aboutir prochainement à la constitution d'une société dédiée, qui restera ouverte à de nouveaux partenariats. D'autres projets sont encore à l'étude, dont l'implantation d'une unité de palettes de bois.
Marina Angel