Bioéthanol 2G : CIMV en route pour la démonstration
Doté d’un financement global de 35 millions d’euros, le projet européen 2G Biopic, pour le développement de bioraffineries cellulosiques, a été lancé officiellement le 4 juin dernier. Sélectionné dans le cadre du programme Horizon 2020 (Research & Innovation, project N° 657867), il fait suite au programme Biocore (2010-2014), et reste placé sous la conduite le la société française CIMV, avec six autres partenaires : le néerlandais Dyadic spécialiste d’hydrolyse enzymatique, Taurus Energy (Suède) qui interviendra en fermentation de même que le CRITT Bio-Industries (France), le français Rolkem pour la validation industrielle de biolignine dans les résines phénoliques, le démonstrateur Toulouse White Biotechnologies (TWB) pour la réalisation d’analyses de cycle de vie et l’optimisation énergétique et le démonstrateur belge Bio Base Europe Pilot Plant qui participera au transfert industriel dans l’hydrolyse.
Une aide européenne de 20 M€
VOS INDICES
source
Après une phase de pilotage réussie, CIMV et ses partenaires bénéficieront d’une aide européenne conséquence de 20 M€ pour la construction d’une unité de démonstration. Basée sur le site des Portes du Tarn, à une vingtaine de kilomètres de Toulouse, elle aura pour mission de valider le procédé dans la perspective de la production de bioéthanol de deuxième génération en se basant sur la technologie de CIMV. Celle-ci permet d’isoler finement les trois composants clés de la lignocellulose : des sucres C6 (cellulose et glucose) et des sucres C5 (xyloses, dimères et autres sucres) qui sont utilisés pour produire du bioéthanol par voie fermentaire et de la biolignine. Le démonstrateur sera opérationnel début 2017 avec une capacité de traitement de biomasse de 24 tonnes par jour. Il produira ainsi 700 t/an de bioéthanol 2G et 750 t/an de lignine.
Une productivité accrue
Le procédé de CIMV présente de nombreux intérêts. Selon Thiery Scholastique, président de la société, il est plus productif car il mobilise moins de biomasse que des procédés concurrents : « Pour produire une tonne d’éthanol, la voie hydrothermale consomme 6 tonnes de biomasse, l’explosion à la vapeur 4 à 5 tonnes de biomasse et le procédé de CIMV seulement 3 t ». Cela est dû à une séparation efficace des différents composants de la lignocellulose, avec une fermentation qui se fait à la fois sur les sucres en C5 et C6, et l’obtention d’une lignine stable et de grande pureté. Moins connu, le procédé conduit à la production de 2 à 15% de silice nanométrique (selon la biomasse utilisée : paille de riz, de blé ou bois). Des brevets sont en cours pour des applications dans l’industrie des pneumatiques. Le dirigeant précise que « si les paramètres techniques et économiques sont validés, le procédé sera développé au stade industriel à partir de 2018 ». Il s’agira alors de construire des modules d'une capacité de traitement de biomasse de 1000 t/j. Selon son modèle, CIMV ne s'interdit aucune option entre la fourniture de licences ou devenir un acteur industriel de l'éthanol 2G.