Biodiesel cellulosique : Clariant rejoint ExxonMobil et REG
Le chimiste suisse Clariant vient de signer un accord de recherche conjoint avec le pétrolier américain ExxonMobil et son compatriote Renewable Energy Group (REG) en vue d'évaluer l'utilisation de sucres cellulosiques provenant de sources, telles que des déchets ou résidus agricoles, pour la production de biodiesel.
Ce nouveau partenariat permet de compléter un accord précédemment annoncé entre ExxonMobil et REG, pour la bioconversion de sucres cellulosiques en biodiesel selon la technologie de REG Life Sciences, déjà développée par REG pour produire des chaines de 8 à 18 atomes de carbone par fermentation.
Clariant s’inscrit en amont dans la mesure où il va apporter son savoir faire dans la production de sucres cellulosiques, correspondant à la première étape de son procédé Sunliquid de production d’éthanol cellulosique.
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L’idée est de pouvoir combiner les deux procédés (production de sucre cellulosique de Clariant et fermentation de sucre en biodiesel de REG) pour disposer d’un procédé complet « biomass to biodiesel », à l’image de Sunliquid (« biomasse to ethanol »).
« Au cours des trois dernières années, notre travail avec REG a permis d’importants progrès dans l’amélioration génétique de ses microorganismes exclusifs, afin de faciliter la conversion des sucres cellulosiques en biodiesel », a déclaré Vijay Swarup, vice-président de la R&D chez ExxonMobil Research and Engineering. « Utiliser l’expertise et les connaissances de Clariant nous aidera à mieux comprendre et à faire avancer une étape clé du process global, afin de développer une technologie de biodiesel industrialisable ». Les partenaires travailleront ensuite sur une étude d'ingénierie conceptuelle afin de valider la faisabilité du procédé global intégrant les technologies de toutes les parties.
Le procédé Sunliquid en cours d'industrialisation
Société de chimie de spécialités, Clariant a développé ces dernières années le procédé Sunliquid de production d’éthanol cellulosique en deux étapes. La première se caractérise par un prétraitement de biomasse lignocellulosique, utilisant des enzymes produites in situ, qui conduit à un rendement élevé de sucres en C5 et C6 fermentescibles. La seconde étape consiste à transformer ces sucres en éthanol. D’ores et déjà validé dans un démonstrateur installé à Straubing (Allemagne),
le procédé est en cours d’industrialisation à Podari en Roumanie
avec une usine de 50000 t/an d’éthanol qui fabriquera ses premiers lots en 2020. C’est ce même démonstrateur de Straubing qui sera utilisé pour mener des essais sur différents types de matières premières cellulosiques pour le compte du projet entre REG et ExxonMobil.