Best-of 2013 : le scandale de la viande de cheval

2013 a vu se dérouler l'un des plus gros scandales agroalimentaire depuis la crise de la vache folle : la fraude à la viande de cheval. Révélé au Royaume-Uni il a rapidement pris une échelle européenne soulignant les dysfonctionnements dans ce secteur. Cette fraude qui consistait à faire passer de la viande de cheval pour de la viande de bœuf en modifiant l'étiquetage sur les lots a couté cher à la société audoise Spanghero.

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Best-of 2013 : le scandale de la viande de cheval

En janvier 2013, près de 22% des Français déclarent consommer des plats préparés à base de viande. En mars, ils ne sont déjà plus que 18% à miser sur des raviolis ou des lasagnes en boite. Touchée par le scandale de la viande de cheval dans les plats préparés, la filière européenne de la viande va se retrouver prise au cœur d’un imbroglio médiatique et judiciaire.

Un scandale européen

L’affaire va éclater au Royaume-Uni à la mi-janvier 2013 et va vite se propager à l’ensemble de la chaine alimentaire européenne. Le fabricant de produits surgelés Comigel va être le premier à reconnaître avoir fourni à des clients anglais des lasagnes à la viande de cheval à la place de viande de bœuf. Rapidement, Nestlé, Findus ou Panzani, vont faire des révélations qui vont mêler une vingtaine de pays européens au scandale.

Face à l’ampleur de la fraude, le 13 février 2013, Bruxelles met en place une réunion de crise. A l’ordre du jour : les systèmes de contrôle européens. A l’issue de la rencontre, un programme de trois mois de tests ADN sur la viande transformée en circulation dans l'Union européenne va voir le jour.

Le coupable français désigné

En France, l'étau se resserre autour du fournisseur Spanghero basé à Castelnaudary. Accusée d’avoir vendu du cheval étiqueté comme du bœuf, la société audoise est accusée par le ministre de la Consommation Benoît Hamon de "tromperie économique". Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire, suspend l'agrément sanitaire permettant à l’entreprise française de traiter de la viande. Spanghero est accusée d’avoir écoulé 750 tonnes de viande de cheval, dont 550 ont servi à la fabrication par Comigel de plats préparés vendus dans plusieurs pays européens.

La société qui emploie 300 salariés, va regagner son agrément sanitaire le 18 février 2013 mais continuera à tourner au ralenti. Après avoir abandonné son activité de négoce de viande, qui représente près de 2% du chiffre d’affaire de l’entreprise. Mais sa production globale a chuté. Sa branche transformation de viande tourne à environ 20 % de ses capacités et sa division plats cuisinés à 40-50 %.

Une réorganisation vaine

Afin de regagner la confiance de ses clients, la société Spanghero se sépare de son directeur général, Jacques Poujol, et le 26 mars 2013, la PME de Castelnaudary nomme Serge Renaudin, un spécialiste de l’abattage bovin et porcin, à sa tête.

Cela ne sera pas suffisant. Le 19 avril, la société audoise est placée en liquidation judiciaire avec poursuite d’activité par le tribunal de commerce de Carcassonne.

A la fin du mois de mai, toujours à la recherche d’un nouveau repreneur, les 300 salariés de Spanghero craignent une fermeture complète du site de Castelnaudary.

Spanghero retrouve sa tête

Le 5 juillet 2013, l’offre de celui qui avait, en 1970, fondé l’entreprise, Laurent Spanghero, est retenue par le tribunal de commerce de Carcassonne. 90 emplois sont sauvés et la PME peut tenter de se relancer.

Rebaptisée La Lauragaise, l’entreprise audoise a déjà regagné la confiance des enseignes phares de la grande distribution et s’attelle à redorer son blason auprès des consommateurs.

Wassinia Zirar

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