Bernard Brunhes nommé médiateur dans le conflit Goodyear Amiens
Social
\ 17h52
Bernard Brunhes vient d’être chargé d’une médiation de deux mois dans le conflit Goodyear/Amiens, par une ordonnance de référé du tribunal de commerce de Nanterre. L’usine Goodyear d’Amiens, qui produit à la fois des pneus tourisme et des pneus agricoles, emploie 1 390 salariés.
Le tribunal de commerce de Nanterre avait été saisi le 3 mars 2010 par le Comité central d’entreprise de Goodyear Dunlop, la Fédération nationale des industries chimiques (FNIC) CGT et le syndicat CGT Goodyear Amiens. Accusant la direction de Goodyear Dunlop de conduire la filiale française à la faillite, ils réclamaient la nomination d’un administrateur provisoire en lieu et place de l’actuelle direction. Cette action en justice des syndicats s’inscrivait dans un bras de fer entamé voici un an par la CGT de Goodyear qui a multiplié les procédures devant les tribunaux pour s’opposer au projet de la direction de Goodyear Dunlop de stopper l’activité de pneumatiques tourisme sur le site Goodyear d’Amiens.
Le tribunal n’a, à ce stade, pas statué sur la gestion de Goodyear Dunlop. Il a choisi de nommer un médiateur en la personne de Bernard Brunhes, fin connaisseur des relations sociales et spécialiste de la gestion de conflits. Cette médiation a été acceptée par les deux parties, la direction groupe Goodyear Dunlop d’un côté et de l’autre le CCE Goodyear Dunlop, la FNIC CGT et la CGT Goodyear Amiens. Comme le précise l’ordonnance de référé du 20 avril, la rémunération du médiateur sera supportée pour moitié par chacune des deux parties.
Au terme d’un « examen critique des éléments ayant conduit au conflit social » Bernard Brunhes devra « examiner les mesures proposées par les parties permettant le règlement du conflit et recueillant le consensus des parties », ce afin d’établir un « projet d’accord entre les parties mettant fin au conflit ».
Les origines du conflit
En 2009, dans un contexte économique difficile pour les pneumatiques « tourisme » et de relations sociales tendues sur son site Goodyear (appelé « Amiens nord », par opposition au site Dunlop de l’autre côté de la rue appelé « Amiens Sud ») qui avait refusé une nouvelle organisation du travail (en 4 X 8), la direction de Goodyear Dunlop Tires France avait annoncé son projet de stopper la production de pneus tourisme sur ce site soit 817 postes de travail sur un total de 1390. Dans le même temps, le groupe Goodyear avait indiqué son souhait de céder son activité agricole en Europe, incluant la fabrication de pneus agricoles à Amiens nord (soit 573 postes).
De notre correspondante en Picardie, Claire Garnier
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